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Fabrice Melquiot
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Un mensonge et quelque deux mille kilomètres séparent Jodie Casterman d'un inconnu dont elle est la fille : voilà ce que lui révèle John, son père adoptif, au moment de mourir. Jodie (trente-six ans, barmaid, dog-sitter, actrice occasionnelle, slasheuse ordinaire d'une Amérique bientôt trumpienne) ne connaissait jusqu'alors qu'une part de son histoire.
Les yeux dessillés, en deuil et en colère, Jodie Casterman reprend les commandes de son existence, quitte Portland, fonce à rebours de la légende : d'abord direction Los Angeles où sa mère, Suzanne, vit au ralenti dans son mobil-home ; puis Albuquerque, et le Colorado où réside son père biologique.
Librement inspiré d'un témoignage de Suzanne Verdal, à qui Leonard Cohen dédia l'une de ses plus célèbres chansons, Écouter les sirènes est un road-trip existentiel, débordant de musique, de fièvre et de tendresse. Une quête d'altérité qui se déploie des années soixante à nos jours et redonne du muscle à la nostalgie, en grattant la rouille d'une mythologie américaine à l'abandon.
Fabrice Melquiot est écrivain, metteur en scène, parolier et performeur. Il a publié une soixantaine de pièces pour le théâtre, des romans graphiques et des recueils de poésie. Écouter les sirènes est son premier roman. -
Philippe et Vincent ferment leur vidéoclub, après vingt- sept ans passés au milieu des films. Une bobine teintée de nostalgie et de passion. C'était avant Netflix, avant Amazon, avant le streaming. C'étaient eux, les Mohicans : un veuf, un divorcé, engloutis sous les VHS et les DVD. Ils décident de partir vivre à la campagne. Pour renommer le monde, échapper au temps, se réinventer, entre souvenirs tenaces et espoirs inouïs. Une maison hantée dans le Vercors, où le fantôme d'Orson Welles n'est jamais loin. Dotés d'un humour à toute épreuve, ces cinéphiles invétérés cultivent leur jardin, jusqu'au matin de l'horreur... Hommage sensible au cinéma, entre lancinement tragique et salves comiques, Lazzi évoque un monde en liquidation, en attente d'un futur sensé.
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Cet autoportrait est une traversée d'un itinéraire artistique hors du commun. Diane Arbus, née Nemerov en 1923 d'une famille juive newyorkaise, travaille dans la photographie de mode aux côtés de son mari, avant de s'en affranchir pour imposer sa propre vision. Dans l'Amérique des années 1960, dans la lignée d'un Walker Evans, elle descend dans la rue à la rencontre de ses modèles. Restée célèbre pour ses portraits d'inconnu.e.s pris au reflex 6x6 à deux objectifs, elle se distingue par sa fascination pour les personnages hors-normes. « Ce que j'essaie de décrire, c'est l'impossibilité de sortir de sa peau pour entrer dans celle d'un autre. » Personnes transgenres, handicapés mentaux, jumeaux, nains, prostituées offrent des visages et des corps de l'Amérique moderne dont elle tente de capter la vérité, à contre-courant de l'esthétique conventionnelle du portrait.
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« Ce monde couvert de patries comme un homme est couvert de plaies. » Cette phrase de Bataille, mise en exergue, donne une image exacte de ce qui s'est passé en Yougoslavie. Le Diable en partage est une pièce sur le destin des hommes et des femmes qui se sont vus confrontés à l'éclatement de la Yougoslavie. Elle nous fait revivre ces événements tragiques des années quatre-vingt-dix en les mettant directement en rapport avec l'Europe occidentale et notamment avec la France. Mais, avant tout, elle est un chant d'amour dans les guerres de tous les temps ; avec ses descriptions précises d'hommes et de femmes en situation de conflit et, (parfois) un peu, de paix. Et la guerre éclate au sein même des familles dès lors qu'il y a, par hasard, deux personnes de croyance différente.
Kids, conséquence du travail de Melquiot sur le conflit yougoslave et initialement conçu comme un livret, est entièrement « dédié » aux adolescents qui, après la guerre, se demandent comment vivre sans la guerre. À tous ces orphelins qui ont trouvé refuge dans les ruines et errent dans les rues. À tous ceux qui tâchent que cela ne se reproduise plus.
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J'ai pris mon père sur mes épaules
Fabrice Melquiot
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 18 Janvier 2019
- 9782851819550
Souvenir de l'Éneide de Virgile, ce mélodrame épique se déroule dans une cité d'aujourd'hui.
Roch apprend qu'il a un cancer des os en phase terminale et l'annonce à son fils, Énée.
La nouvelle métastase rapidement dans l'entourage familial :
Loin de susciter l'inertie ou l'abattement, cette nouvelle provoque un élan chez ces individus bousculés par la vie.
Énée décide d'emmener son père mourir au Portugal.
Dans cette odyssée tragicomique en autostop, la mort s'invite au voyage, inévitable et implacable comme le jour succède à la nuit.
Entre souvenirs de l'épopée antique et argot contemporain, la langue inventive et rythmée de Fabrice Melquiot dessine un chemin vers les enfers qui croise joie et humour sur sa route.
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Toujours inspirée de Lewis Caroll, cette nouvelle création est la suite des aventures d'Alice dans Alice et autres merveilles. La fillette a désormais 7 ans et demi; elle a mûri depuis sa chute dans le terrier du lapin. Elle prend cette fois un autre chemin : celui du miroir de son salon qu'elle décide de traverser pour découvrir le monde inversé qu'il cache au-delà de sa surface. Avec fantaisie et curiosité, et à rebours de toute logique conventionnelle, elle effectue ce passage initiatique et apprend à lire les cartes d'un réel mouvementé où la vie se joue comme une partie d'échecs. Un univers jubilatoire où le langage croise le merveilleux, pour tous à partir de 8 ans.
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En apnée est un poème-livre de l'écrivain-performer Fabrice Melquiot, en collaboration avec la graphiste et plasticienne Jeanne Roualet.
L'apnéiste tombe. Ivre d'air et d'eau, il consent à chuter. Il veut l'obscurité, le silence et le froid ; mourant à la surface du monde, il espère l'inversement des forces, conscient que la beauté pulmonaire s'estime en litres et en symboles. Douze ou treize litres, si le corps sait se creuser, s'ouvrir et s'enclore. Et puis l'amour du mystère, la folie sans saison des abysses, la mesure de soi. Il faut lire En apnée comme un passage au noir, une descente dans nos ruptures, nos dégâts, nos erreurs, nos échecs, pour, du monde, affirmer qu'on attend encore quelque chose : que nous devenions - celles et ceux de notre espèce - des athlètes métaphysiques, désireux de redessiner la surface en approchant le fond, « chargés de l'humanité et des animaux même. » -
Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit ; l'inattendu
Fabrice Melquiot
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 19 Octobre 2016
- 9782851819048
Deux pièces célèbres de Fabrice Melquiot sont ici réunies. Autour de ma pierre, il ne fermas nuit et L'Inattendu parlent d'amour et de désir, au mitan de la vie. Que l'on soit plongé dans la canicule d'une ville qui pourrait être Naples, où l'on deale des substances et un peu d'amour, ou que l'on danse dans la chambre de Liane près du Fleuve, réalité et illusion se rencontrent avec fracas et on imagine des expédients pour tromper la solitude. Entre l'amour et la mort, faut-il toujours choisir ?
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Destiné aux enfants, élèves, professeurs, bibliothécaires, parents, praticiens de l'improvisation.
Son principe est simple et vieux comme le monde et ses récits :
Partir de quelques cartes tirées au hasard pour (s')inventer des histoires, et jouer seul ou en équipe.
Il stimule ainsi la créativité et laisse voguer l'imagination.
On peut y jouer et rejouer à l'infini, chaque tirage de cartes induisant de nouvelles possibilités.
Le livre comprend des règles du jeu (selon que l'on se destine à l'improvisation théâtrale ou à l'atelier d'écriture), plusieurs séries de cartes organisées par thèmes (correspondant aux grandes catégories du jeu comme :
Temps, personnage, défaut, qualité, souvenir, objectif, etc.) ainsi que trois exemples de textes d'auteur.e.s qui se sont prêté.e.s au jeu et ont imaginé une histoire à partir d'un tirage de cartes.
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Romain et Sabah, petit garçon et petite fille de neuf ans, tous deux solitaires, se sont construits des mondes imaginaires : lui galope sur son cheval de bois, elle, plumes plantées dans les cheveux, est une guerrière Sioux. D'abord méfiants, ils se lient peu à peu d'une amitié indéfectible. La violence du monde des adultes et de ses préjugés parviendra-t-elle à détruire cet amour inconditionnel ?
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Et si avant la vie, il y avait déjà quelque chose ? C'est la voix de Bouli, en boule dans le ventre de Mama Binocla, qui se pose déjà tout un tas de questions sur ce qui l'attend à l'extérieur. Ce nouvel épisode nous emmène jusqu'à l'épicentre où tout commence, avant même la naissance du héros.
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399 secondes ; Hart-Emily ; le cabinet des curiosités
Fabrice Melquiot
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 18 Janvier 2010
- 9782851817198
Des jeunes adultes à la recherche d'une fin. L'intrigue débute sur le pont d'un cargo en partance vers l'Orient et se termine dans les rues de Shanghai pendant une éclipse de soleil - qui durera 399 secondes.
Hart Crane et Emily Dickinson, les deux poètes américains, ont vécu des vies opposées. Lui dans sa soif d'expérience des âmes et des corps, saute finalement du pont d'un cargo dans la mer caribéenne et elle vouée à l'écoute du minuscule de la nature, transforme son amour en poésie dont la plupart n'est publiée qu'après sa mort.
Dans le troisième texte que réunit ce volume, Le Cabinet de curiosités, des comédiens, dans l'attente de monter sur scène, recréent depuis leur loge, le monde à l'image de leurs rêves les plus extravagants. Ils passent d'un personnage et d'une histoire à l'autre, tels des enfants, pour tenter de conjurer le trac.
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Sur les photographies, c'est le passé qu'on regarde. C'est du temps mort. On ne le rattrapera pas. La photo nous dit ça, elle nous dit : ce que tu vois, tu n'y reviendras pas. Sauf si Guitou sort de la photo.
Une pièce destinée aux enfants comme aux adultes.
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Le portrait est une biographie « ponctuelle ». Une biographie, en revanche, est un portrait étendu dans le temps. Ici, nous sommes en face d'autre chose. De la représentation d'une soeur de William Shakespeare, Eileen, fictive au plus haut point, et de celle d'un couple de peintres américains qui a vécu et travaillé ensemble, Jackson Pollock et Lee Krasner. Deux représentations qui captent l'instant précis comme la durée. Il est question du talent artistique qui évolue dans une époque et surtout de la perspective dans laquelle Fabrice Melquiot s'approche. D'une part, la vie d'une femme dans le Londres de la Renaissance, la soeur d'un génie littéraire qui ne peut développer ses talents, tandis que lui fait carrière. D'autre part, Pollock, le peintre à succès, qui boit et se console en Cadillac et à qui sa compagne dit : « L'angoisse existentielle ne suffit pas, la sincérité est la clé. » Deux représentations du succès artistique et de son contraire, qui posent la question : qu'est-ce que la créativité, quelles sont ses tâches dans un monde qui évolue lui-même à toute allure.
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Actrice empruntee ; le laveur de visages ; c'est ainsi mon amour que j'appris ma blessure
Fabrice Melquiot
- L'Arche
- 6 Janvier 2004
- 9782851815569
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Anna Solari, grande chanteuse lyrique septuagénaire est atteinte d'un polype sur les cordes vocales mais vit la vie à deux cent pourcent. Un coup de foudre avec Bogdan Bor, un peintre en bâtiment franco-polonais de trente ans, la prend par surprise. Mais cette idylle juvénile n'est pas pour plaire à l'ex-compagnon d'Anna, André Lemoine, artiste-peintre, persuadé que Bogdan ne peut être que gérontophile.
Cette pièce est un hymne à l'amour, à tout âge.
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Les deux pièces "L'homme libre" et "Printemps" forment le diptyque "Adolescence". Rythmées et musicales, ces deux pièces conçues en miroir révèlent la créativité poétique de la langue des rues, de la «zone», et des «djeunes» des banlieues.
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Vera, quatorze ans. Une adolescente debout au coin d'une rue, des processeurs de son aux oreilles. Sourde. Mais réceptive comme nulle autre aux bruits du monde et aux fracas de l'Histoire. Son chant s'élève comme un cri qui interroge les frontières de la normalité et des catégories assignées dès le plus jeune âge. D'un même élan, Vera plonge en elle et au coeur des autres. À l'abri de sa pensée mais surexposée par sa parole, elle apprend à accepter d'être. Différente.
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" Mesdames et Messieurs. J'ai du nez. Il n'y a plus de spectacle. Il n'y a plus que la vie. Et vous aimez la vie. Vous aimez vous sentir vivants de n'importe quelle vie, pourvu que vous la touchiez du doigt. Vous allez être servis, vous qui aimez zieuter par-dessus les épaules, lire un journal qui n'est pas le vôtre précisément parce qu'il est à un autre, vous qui saluez votre voisin le matin en espérant rentrer assez tôt pour l'entendre le soir murmurer au téléphone des saloperies à une inconnue... Si vous étiez un animal vous ne seriez ni le tigre ni l'antilope, vous seriez un rat. Moi, j'adorerais être un rat. On se comprend. Entre vous et moi, c'est une histoire d'amour. " Tenir la chandelle, assister en tiers complaisant à une liaison, est une posture douteuse. Mi-dedans, mi-dehors, le spectateur est condamné, sans véritable pouvoir de s'intégrer, à une passivité des plus mortelles. A un chauffeur de salles, à un maître des applaudissements forcés, à quelqu'un qui était le spectacle en personne, on peut difficilement distribuer ce rôle. Mais chez Fabrice Melquiot le monde marche autrement : une configuration classique et même banale - un homme tombe amoureux d'un autre homme qui est déjà lié à une femme - devient le tableau époustouflant d'un monde où l'impact de la télévision est omniprésent. Où le spectateur de la télévision est devenu son ultime objet et où la télé-réalité est devenue la réalité tout court. Mais la pièce est si équivoque et l'image qu'elle donne de notre société si cruelle - tout en gardant sa douceur et avec la poésie qui est propre à l'auteur - qu'elle pourrait servir de miroir magique censé faire apparaître une vie perdue.
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J'aimerais une vie qui soit une merveille à elle toute seule.
Tant qu'à faire : j'aimerais être une merveille. exemple : une chevrolet. ou un joli garçon qui parle bien doucement. ou une barque, filant sur l'eau, un dimanche de soleil, avec à son bord, moi et moi et moi encore, et puis toi mon vieux.
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Faire l'amour est une maladie mentale qui gaspille du temps et de l'énergie
Fabrice Melquiot
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 13 Février 2008
- 9782851816689
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Rémi Brossard se rend au Collège Jean Moulin une semaine par mois pendant six mois. Il y écrit un roman qui promet d'être formidable et apprend entre autres choses à dormir assis, tout ça pour mille cinq cents euros par mois, soit neuf mille euros en tout. Maximilien, quinze ans, se rend tous les jours ou presque dans ce même collège depuis bientôt quatre ans. Là où se rencontrent Rémi Brossard et Maximilien, se joue quelque chose qui nous tient en haleine : Days of nothing raconte le carambolage de deux générations, de deux réalités.
Dans ce collège, lieu de formation, d'apprentissage, les personnages de Fabrice Melquiot - comme ceux que Rémi Brossard tente de mettre au monde, sont en devenir. Mais quel est leur avenir dans un lieu de latence, d'attente, de perte ? Days of nothing nous parle de ce qu'il se passe aujourd'hui en France
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Une femme de soixante ans, Violet, et ses trois filles, Black, Brown et Blue, toutes prisonnières de leur huis-clos familial. Dans une ville de province, près et loin de tout, chacune tente d'échapper à l'ennui et de s'extirper d'un modèle familial teinté de force de vivre et de désir de mourir. Avec humour comme remède à la mélancolie, Fabrice Melquiot tisse la biographie doucement névrosée de quatre femmes garrottées les unes aux autres.