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Gustave Flaubert
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C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnelle. Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXI? siècle, c'est affronter le scandale que représente une oeuvre aussi sincère qu'impérieuse. C'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise.
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Peinture acerbe d'une France du XIX? siècle devenue esclave des codes de la bourgeoisie, L'Éducation sentimentale trace le parcours amoureux d'un jeune homme, Frédéric, épris d'une femme mariée, Madame Arnoux, dont l'image ne le quitte plus. Par sentimentalisme, le héros se complait dans un amour romantique. Mais Frédéric n'est pas à la hauteur de la passion qu'il éprouve : les mesquineries humaines ne cessent de le rattraper, et achèvent de maculer l'attachement céleste qu'il croit ressentir. Dans une France où s'annonce la Révolution de 1848, Flaubert n'épargne rien à ces amants anachroniques, en faisant de Frédéric un idéaliste fourvoyé et de Madame Arnoux une Princesse de Clèves égarée. C'est pourtant chez ces êtres décalés que Flaubert décèle la grâce émouvante des amours boiteuses.
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«L'Histoire d'un coeur simple est tout bonnement le récit d'une vie obscure, celle d'une pauvre fille de campagne, dévote mais pas mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu'elle soigne, puis son perroquet [...]. Cela n'est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles - en étant une moi-même.» Flaubert, Lettre à Edma Roger des Genettes, 19 juin 1876.
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À l'extérieur des murs de Carthage, une armée se prépare au siège. Nous sommes au III? siècle avant J.-C : Hamilcar vient de perdre la première guerre punique. Les mercenaires réclament leur solde ; le mécontentement grandit. Depuis les hauteurs de la ville, Salammbô, la fille d'Hamilcar, prie Tanit, la déesse de la Lune. Sorcière et prêtresse, belle et maléfique, elle semble jeter un sort sur l'armée des barbares : deux mercenaires, qui l'aperçoivent lors d'un banquet, en tombent follement amoureux... Roman de la fascination, Salammbô met en scène un orientalisme sensuel et violent, où s'entremêlent les passions du combat et de l'amour. Obsédante et fantasmée, l'héroïne hante chaque page du roman.
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En 1838, âgé de dix-sept ans, Gustave Flaubert achève Mémoires d'un fou, publié
à titre posthume en 1901. Premier avatar de sa rencontre idéalisée avec Elisa Schlesinger
qui sera au coeur de L'Éducation sentimentale, un jeune homme y rencontre une femme
mariée dont il s'éprend et qui le fascine. Initiation douloureuse, cette vision pure de
l'Amour idéal se heurtera à une réalité plus crue... défaisant au passage les idéaux de
jeunesse dont il faudra faire le deuil.
Flaubert est souvent perçu comme un liquidateur grinçant de l'idéalisme romantique.
Confession saisissante par sa force visuelle et sa violente sensibilité, Mémoires d'un fou
porte déjà la marque de cette désillusion originelle face à un monde atone, défait par la
vacuité et l'absurdité des masques sociaux.
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Dictionnaire des idées reçues
Gustave Flaubert
- Mille Et Une Nuits
- La Petite Collection
- 10 Avril 2024
- 9782755508666
Gustave Flaubert s'amuse à mettre au jour les idées fausses, stéréotypes et ignorances qui habitent le bourgeois. En listant les certitudes qui animent son monde, le romancier révèle la vraie nature du bourgeois : la bêtise. C'est là que réside toute la tension dramatique de ce Dictionnaire : montrer que la bêtise gagne toujours, nous conduisant irrévocablement vers un appauvrissement de la pensée. Une lecture aussi indispensable que jouissive.
Postface par Philippe Meyer. -
Les Trois Contes résument tout l'art flaubertien : Dans Un coeur simple, c'est le psychologue intimiste qui travaille à dévoiler la grandeur d'une vie minuscule ; dans La Légende de saint Julien l'Hospitalier, l'amateur de fables se laisse emporter par le surnaturel ; dans Hérodias enfin, l'historien se fait aussi peintre pour restituer la rencontre du christianisme et du judaïsme dans toute sa flamboyance. Tour à tour, l'enfance normande de l'auteur, le Moyen Âge et l'Antiquité fournissent le décor à une quête des origines dont la beauté de la prose est sans égal. Et derrière tant d'art se révèle la tendresse de qui a écrit : «Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même.»
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«Il y a à parier que toute idée publique, toute convention reçue, est une sottise, car elle a convenu au plus grand nombre.» Exergue du Dictionnaire des idées reçues - oeuvre inachevée aux multiples manuscrits -, cette maxime de Chamfort en donne le ton incisif. «Actrice», «mélancolie», «pédantisme», «voyageur», «candeur», «duel», «laboureurs», «religion»... Sur des sujets aussi variés, Flaubert y relève en effet pensées figées et lieux communs, traquant la vacuité avec une ironie mordante.«Dictionnaire : En rire - n'est fait que pour les ignorants.»
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Oeuvres complètes Tome 5
Gustave Flaubert
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 13 Mai 2021
- 9782072856778
Le premier volume des oeuvres complètes était intitulé oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style».
Par les champs et par les grèves : «la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse : «(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection.
Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary.
Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
-
Oeuvres complètes Tome 4
Gustave Flaubert
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 13 Mai 2021
- 9782072856747
Le premier volume des oeuvres complètes était intitulé oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style».
Par les champs et par les grèves : «la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse : «(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection.
Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary.
Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
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Avec quinze pages de manuscrits reproduites en fac-similé
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Bouvard et Pécuchet ; le sottisier ; l'album de la marquise ; dictionnaire des idées reçues ; catalogue des idées chic
Gustave Flaubert
- Folio
- Folio Classique
- 2 Juillet 1999
- 9782070410873
Après une vie bien vécue, deux amis - l'un veuf, l'autre célibataire - décident d'occuper ensemble leur solitude : ils se retirent à la campagne pour se consacrer à la quête du savoir. Agriculture, littérature, politique ou philosophie : aucune discipline n'échappe à leur curiosité naïve et à leurs expériences malheureuses. De ratage en recommencement, les deux compères s'attaquent à tous les domaines de la connaissance, en étalant une réjouissante sottise. Dernier roman de l'auteur, resté inachevé et paru en 1881, un an après sa mort, Bouvard et Pécuchet offre un bilan ironique des connaissances de l'époque, et une véritable encyclopédie de l'ignorance. Drôle, moqueur, cruel, ce voyage à travers la bêtise humaine est aussi le testament où Flaubert exprime son mépris envers la pauvreté d'esprit de ses contemporains. Lui qui voulait, dès 1852, «engueuler les humains [...] dans quelque long roman», a composé la géniale odyssée de l'échec.
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«Le Flaubert qui s'exténua à produire une oeuvre rare et précieuse est, exactement, le Flaubert de la légende et (si les quatre volumes de sa correspondance ne nous trompent pas) celui de l'histoire aussi. Et ce Flaubert est plus important que l'importante littérature qu'il prémédita et réalisa - Flaubert, premier Adam d'une espèce nouvelle : celle de l'homme de lettres comme prêtre, comme ascète et comme martyr.»«Don Quichotte et Sancho sont plus réels que le soldat espagnol qui les inventa, mais aucune créature de Flaubert n'est aussi réelle que Flaubert. Ceux qui prétendent que son oeuvre capitale est sa Correspondance peuvent arguer que dans ces volumes virils se trouve le visage de son destin. Ce destin s'est reproduit, mystérieusement magnifié et varié, en celui de Mallarmé, de Henry James et en celui de l'Irlandais enchevêtré et presque infini qui trama Ulysse.»Jorge Luis Borges, Discussion.
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Oeuvres complètes Tome 2
Gustave Flaubert
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 8 Novembre 2013
- 9782070116157
Le premier volume des Oeuvres complètes était intitulé Oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient:une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style». Par les champs et par les grèves:«la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse:«(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand:sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais:la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856:trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique:les lois du langage paraissent avoir changé; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
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Oeuvres complètes IV, V
Gustave Flaubert
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 13 Mai 2021
- 9782072938665
Le tome IV réunit des oeuvres de la fin du Second Empire et du début de la Troisième République. Elles révèlent un écrivain tourné vers son siècle et prenant position sur des sujets alors brûlants. Longtemps proche des cercles impériaux, Flaubert ne perd jamais son sens critique. Si ses amitiés républicaines l'emportent finalement, sa verve ironique éclate dans une pièce comme Le Candidat (1874), qui met en scène les jeux électoraux. Ce Candidat fait partie, en outre, d'un ensemble d'expérimentations dans différents genres dramatiques (féerie, comédie, farce) qui dévoilent une face peu connue de l'écrivain. Quant à sa préface (1872) aux Dernières chansons de son ami Bouilhet, incursion dans un domaine jusqu'alors tenu à distance, la critique littéraire, elle constitue en quelque sorte son art poétique. Le grand livre de la période est L'Éducation sentimentale (1869), roman de la monarchie de Juillet et de la révolution de 1848, des ambitions et des (dés)illusions, du «continuel avortement humain» (Zola). Flaubert écrit là ses Illusions perdues. Son «Histoire d'un jeune homme» (c'est son sous-titre) peut se lire à la lumière de l'«Histoire d'un grand homme à Paris» (c'est celui de Balzac). Entre sentimentalisme et politique, ce grand roman esquive toute grandeur. Il retrace des vies privées marquées par le renoncement et redonne à l'événement historique, vingt ans après, l'opacité qu'il revêtait aux yeux de ceux qui le vivaient. Au tome V sont rassemblés les trois derniers chefs-d'oeuvre de Flaubert. La Tentation de saint Antoine (1874), c'est «l'oeuvre de toute [s]a vie» : il y songeait depuis 1845. Les tumultes des premiers temps de la Chrétienté et la prolifération des mythologies et des figures fantastiques forment une «archéologie des savoirs» qui entre en résonance, Foucault l'a bien vu, avec l'autre vieux projet auquel travaille Flaubert, Bouvard et Pécuchet, mise en fiction des déboires passionnés de «deux bonshommes» aux prises avec l'encyclopédie contemporaine. Les deux titres exposent en effet la violence des croyances, l'étrangeté des représentations, la menace des certitudes. Les tourments que cause à Flaubert la composition de Bouvard trouvent un remède provisoire dans l'écriture et la publication (1877) des Trois contes : «Une petite bêtise moyenâgeuse» (La Légende de saint Julien l'Hospitalier), «mon Perroquet» (Un coeur simple) et «mon Saint Jean-Baptiste » (Hérodias). «Il me semble que la Prose française peut arriver à une beauté dont on n'a pas l'idée ?» écrit-il à Tourguéniev - et c'est bien le cas. Puis il retourne à Bouvard et Pécuchet, qui demeurera inachevé. Dix chapitres sont rédigés et mis au point. Restent la documentation qui devait être utilisée dans le «Second volume» du roman - la «Copie» des deux bonshommes - et le célébrissime petit livre qui est à l'origine du projet : Le Dictionnaire des idées reçues, arrangé «de telle
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Nouvelle édition en 2006
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Oeuvres complètes Tome 3 ; 1851-1862
Gustave Flaubert
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 8 Novembre 2013
- 9782070116515
Le premier volume des oeuvres complètes était intitulé oeuvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la «grande étude du style».
Par les champs et par les grèves : «la première chose que j'aie écrite péniblement». Suit une parenthèse anxieuse : «(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)». Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Être un oeil, «regarder sans songer à aucun livre», puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection.
Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire («l'auteur! l'auteur!»). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. «L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras.» La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la «couleur sensuelle» de Madame Bovary.
Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter «sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert» (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans «quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant».
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Bouvard et Pécuchet
Gustave Flaubert
- Le Livre De Poche
- Le Livre De Poche
- 1 Juillet 1999
- 9782253160496
En 1872, dans une lettre à son amie Mme Roger des Genettes, Flaubert ne cachait pas ses intentions de nuire : "je médite une chose où j'exhalerai ma colère. Oui, je me débarrasserai enfin de ce qui m'étouffe. Je vomirai sur mes contemporains le dégoût qu'ils m'inspirent, dussé-je m'en casser la poitrine ; ce sera large et violent." Ce fut le roman des deux bonshommes : deux greffiers s'installent à la campagne pour se consacrer au savoir dont ils explorent tous les domaines. Puis le dégoût les saisit et ils reviennent à leur occupation première : copier. Interrompu par la mort de Flaubert en 1880, Bouvard et Péruchet est le livre de toutes les vengeances, croisade encyclopédique contre la bêtise universelle, fable philosophique à la fois comique et "d'un sérieux effrayant", la plus radicale peut-être et la plus impitoyable de toutes ses oeuvres. Mais le roman contient un secret : la formule d'une métamorphose qui convertit la bêtise en lucidité et l'assujettissement en libération.
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Le thème de l'Orient obsède Flaubert depuis sa jeunesse. On le trouve dès ses premières oeuvres. C'est grâce à son ami Maxime Du Camp qu'il fait le grand voyage de sa vie (1849-1851). Rien de commun avec les voyages d'aujourd'hui : la croisière sur le Nil dure quatre mois et demi. Après six mois de préparatifs, les deux amis se rendent en Égypte, en Syrie-Palestine, et reviennent par la Grèce et l'Italie. Flaubert affirme «regarder sans songer à aucun livre», parce que, «quand on voit les choses dans un but, on ne voit qu'un côté des choses». Et pourtant, ce texte est un bel exemple de l'art de voir et de l'art d'écrire de Flaubert. Il ne cesse de penser à la peinture, à la couleur, au rendu de l'impression. Et il est lui-même un des éléments pittoresques de ses tableaux, bon vivant, jouisseur, ne se prenant pas au sérieux, mélancolique aussi, amer parfois.
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Oeuvres de jeunesse ; oeuvres complètes Tome 1
Gustave Flaubert
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 19 Septembre 2001
- 9782070114757
Ce volume réunit les textes écrits par le jeune Flaubert entre 1831 et 1846, soit entre sa dixième et sa vingt-cinquième année. Il y a (au moins) deux manières de le lire. Premier parcours : «À la découverte d'un écrivain romantique». Toutes les formes que revêt le romantisme littéraire sont ici abordées - du conte philosophique, allégorique et fantastique au drame ou au récit historique, en passant par l'autobiographie -, et tous les thèmes : la mort, la folie, le désespoir, l'ivresse, le diable, etc. Deuxième parcours : «Comment Flaubert devint Flaubert». Dès les Narrations et discours, «l'attention de myope», ce goût du détail signifiant qui fera de lui un maître de la description, est à l'oeuvre. Dans Une leçon d'histoire naturelle (genre «commis»), Bouvard et Pécuchet est en germe. Passion et vertu contient des passages rapportés d'un point de vue externe qui annonce la célébrissime scène du fiacre de Madame Bovary. Et quatre textes au moins proposent des scènes de bal qui montrent mieux que de longs discours comment sont construits les épisodes du bal à la Vaubyessard (Madame Bovary) ou du bal costumé chez Rosanette (L'Éducation sentimentale de 1869) : c'est chez le Flaubert romantique que prend naissance la «mystique du style» qui donnera les chefs-d'oeuvre que l'on sait.
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Un coeur simple ; trois contes
Gustave Flaubert
- J'Ai Lu
- Librio ; Litterature
- 8 Novembre 2017
- 9782290151433
Après une enfance triste, Félicité, fille de campagne, entre au service de Mme Aubain. Travailleuse et économe, elle traverse un quotidien ordinaire et morne, émaillé de malheurs. Quand sa maîtresse se voit offrir un perroquet, Félicité est ravie et reporte son affection sur l'oiseau. Dans cette existence en demi-teinte, la dévote servante finit par voir le Saint-Esprit en l'animal.
Un coeur simple est suivi de La Légende de saint Julien l'Hospitalier et de Hérodias.
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Madame Bovary ; anthologie sur la femme dans le récit du XIXe siècle
Gustave Flaubert
- Hatier
- Classiques & Cie Lycee
- 29 Août 2018
- 9782401045743
Le célèbre roman de Flaubert, suivi d'une anthologie sur la femme dans les romans du xixe siècle. En complément, un cahier « Histoire des arts ».
L'oeuvre Emma, épouse de Charles Bovary, rêve d'une vie romanesque. Mais son mariage et la monotonie de sa vie de province s'avèrent bien décevants et la font sombrer dans un ennui qui mènera au drame.
Chef-d'oeuvre du roman du courant réaliste, ce récit, par l'originalité de son écriture, ouvre la voie au roman moderne.
Le dossier Avec toutes les ressources utiles au lycéen pour étudier l'oeuvre :
- un guide de lecture au fil du texte - des repères et des fiches sur l'oeuvre - deux corpus thématiques : « Paroles de personnages », « Le narrateur et ses personnages » - des sujets types pour l'écrit et l'oral du bac L'anthologie sur la femme dans les romans du XIXe siècle L'anthologie proposée dans ce volume questionne la représentation de la femme dans le roman du xixe siècle : bourgeoise mal mariée chez Maupassant et Flaubert, femme du peuple chez Zola, elle est aussi une femme passionnément aimée dans l'oeuvre de Stendhal.
Le cahier « Histoire des arts » Dans ce supplément, des photos en couleurs et différents outils d'analyse permettent d'étudier la représentation de la femme dans les arts.
Et un guide pédagogique Sur www.classiques-et-cie.com. En accès gratuit réservé aux enseignants, il propose une séquence de cours sur l'oeuvre et les corrigés des sujets de type bac. -
Bouvard et Pécuchet : dictionnaire des idées reçues
Gustave Flaubert
- Flammarion
- Gf
- 12 Mars 2011
- 9782081244900
Deux copistes retraités entreprennent une série d'expériences visant à embrasser l'ensemble des connaissances humaines.
Ultime roman de Flaubert, spirale encyclopédique et farcesque restée inachevée, Bouvard et Pécuchet est avant tout une histoire universelle de la bêtise. « Ça, ce sera le livre des vengeances ! » aurait un jour affirmé l'auteur, selon son ami Maxime Du Camp. Définition qui pourrait tout aussi bien s'appliquer au singulier Dictionnaire des idées reçues, fragment du second volume projeté pour ouvard et Pécuchet, et où s'exprime, de manière plus drôle et fulgurante que jamais, la rage de Flaubert contre les préjugés et les lieux communs de son temps.
Cette édition rassemble Bouvard et Pécuchet et le Dictionnaire des idées reçues. Elle comporte un dossier analysant Bouvard et Pécuchet à la lumière des points suivants :
- Réception critique de l'oeuvre - Quatre modalités du savoir - Éditer un texte inachevé
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Dictionnaire des idées reçues ; catalogue des idées chic
Gustave Flaubert
- Le Livre De Poche
- Les Classiques D'aujourd'hui
- 16 Avril 1997
- 9782253098362
Le Dictionnaire des idées reçues n'est pas un dictionnaire. Flaubert souhaitait «qu'une fois qu'on l'aurait lu on n'osât plus parler, de peur de dire naturellement une des phrases qui s'y trouvent». Le Dictionnaire n'expose pas seulement des idées reçues mais les expressions convenues d'idées reçues. Et, de cette oeuvre d'une vie, Flaubert se voulait absent : « Il faudrait que, dans tout le cours du livre, il n'y eût pas un mot de mon cru.»
Or rien de plus présent, rien de plus tangible ici que la formidable ironie de l'auteur mise en pleine lumière grâce à une édition fondée sur le manuscrit de travail de Flaubert, avec ses ratures et ses repentirs. De nombreuses notes restituent les références auxquelles s'en prend Le Dictionnaire, complété par Le Catalogue des idées chic, celles-là mêmes qu'il est indispensable de posséder si l'on veut goûter toute la saveur de cette charge.