Robert Walser
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Joseph Marti est engagé par Charles Tobler, inventeur riche et dépensier. Voilà le jeune homme immergé dans la vie des Tobler, chargé de tenir les comptes de son patron et d'éconduire les créanciers toujours plus nombreux, convié à jouer aux cartes avec Madame et à promener la famille en barque sur le lac voisin. Dans cette somptueuse villa où la réserve de cigares est toujours pleine et « le beurre est fait pour être mangé », Joseph se fait peu à peu une place. Mais le spectre de la faillite plane.
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Dans les années 1920, Robert Walser écrit exclusivement des chroniques
(appelées aussi « feuilletons ») pour la presse. Toutes ne seront pas publiées : ce recueil
présente une trentaine de textes, destinés aux journaux, mais restés inédits. Choisis et
édités par Peter Utz et Marion Graf, ils explorent les différentes formes du « je ». Aux côté
de ses narrateurs polymorphes à la langue labyrinthique, Walser s'amuse à nous semer et
à déséquilibrer ses phrases sur le fil, dans un processus d'écriture autoréflexive sans cesse
en mouvement.
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«De tous les endroits où j'ai été, poursuivit le jeune homme, je suis parti très vite, parce que je n'ai pas eu envie de croupir à mon âge dans une étroite et stupide vie de bureau, même si les bureaux en question étaient de l'avis de tout le monde ce qu'il y avait de plus relevé dans le genre, des bureaux de banque par exemple. Cela dit, on ne m'a jamais chassé de nulle part, c'est toujours moi qui suis parti, par pur plaisir de partir, en quittant des emplois et des postes où l'on pouvait faire carrière, et le diable sait quoi, mais qui m'auraient tué si j'étais resté. Partout où je suis passé, on a toujours regretté mon départ, blâmé ma décision, on m'a aussi prédit un sombre avenir, mais toujours on a eu le geste de me souhaiter bonne chance pour le reste de ma carrière.»
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Les vingt-cinq proses brèves de Retour dans la neige témoignent d'une époque charnière dans l'existence de Robert Walser, qui quitte en 1913 la vie mondaine berlinoise pour rentrer en Suisse, dans sa ville natale de Bienne.
Au fil de ces textes publiés pour la plupart en revue, restés inédits pour certains, l'innocence du regard, l'infinie curiosité du flâneur, la pudeur devenue précepte littéraire, acquièrent une force intemporelle.
Qu'il raconte des promenades, décrive des lieux, dresse des portraits ou se perdent dans le spectacle des villes et de ses semblables, « l'originalité [de Walser] s'exprime de façon inoubliable dans chacune des lignes, chacun des paragraphes qu'il écrit. » Stefan Zweig -
«Un matin, l'envie me prenant de faire une promenade, je mis le chapeau sur la tête et, en courant, quittai le cabinet de travail ou de fantasmagorie pour dévaler l'escalier et me précipiter dans la rue. Dans l'escalier, je fus croisé par une femme qui avait l'air d'une Espagnole, d'une Péruvienne ou d'une créole, et qui affichait quelque majesté pâle et fanée. Pour autant que je m'en souvienne, je me trouvai, en débouchant dans la rue vaste et claire, d'une humeur aventureuse et romantique qui m'emplit d'aise. Le monde matinal qui s'étalait devant moi me parut si beau que j'eus le sentiment de le voir pour la première fois...» En racontant tout uniment une journée de flânerie, du matin jusqu'au soir, entre ville et campagne, Robert Walser donne là son texte le plus enjoué, le plus désinvolte et le plus malicieusement élaboré. Changeant sans cesse de perspective, sautant d'un style à l'autre, poussant parfois la parodie jusqu'à l'abnégation, ce petit journal sentimental et cocasse, avec son inimitable mélange de naïveté feinte et de vraie candeur, est non seulement une confession, mais un véritable art poétique, et un chef-d'oeuvre du nouvelliste.
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«Nous apprenons très peu ici, on manque de personnel enseignant, et nous autres, garçons de l'Institut Benjamenta, nous n'arriverons à rien, c'est-à-dire que nous serons plus tard des gens très humbles et subalternes.» Dès la première phrase, le ton est donné.Jacob von Gunten a quitté sa famille pour entrer de son plein gré dans ce pensionnat où l'on n'apprend qu'une chose : obéir sans discuter. C'est une discipline du corps et de l'âme qui lui procure de curieux plaisirs : être réduit à zéro tout en enfreignant le sacro-saint règlement.Jacob décrit ses condisciples, sort en ville, observe le directeur autoritaire, brutal, et sa soeur Lise, la douceur même. Tout ce qu'il voit nourrit ses réflexions et ses rêveries, tandis que l'Institut Benjamenta perd lentement les qualités qui faisaient son renom et s'achemine vers le drame.«L'expérience réelle et la fantasmagorie sont ici dans un rapport poétique qui fait invinciblement penser à Kafka, dont on peut dire qu'il n'eût pas été tout à fait lui-même si Walser ne l'eût précédé», écrit Marthe Robert dans sa très belle préface où elle range l'écrivain, à juste titre, parmi les plus grands.
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Rassemblées en 1917, ces vingt-cinq proses brèves concentrent la biographie éclatée d'un poète, qui laisse entrevoir celle de Robert Walser lui-même. Une tonalité changeante, à la fois facétieuse et fervente pour dire la solitude de l'artiste, ses déguisements, ses déboires et ses joies, les valeurs à contre-courant auxquelles obéit sa vocation.
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Comme le suggère le titre au singulier de ce recueil publié en 1917, Walser fait résonner toute la gamme des possibilités de la « petite prose ». Dans une profusion de détails jouissive, fiction et éléments autobiographiques s'entrecroisent en une vivante galerie de portraits, réels ou fictifs, dont quelques doubles du poète. Sans oublier d'impertinentes petites farces burlesques ou satiriques ainsi que deux textes plus amples, dont « Tobold », qui conclut le volume sur un écho du temps où Walser travailla comme laquais dans un château de Silésie.
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L'Etang est un texte de jeunesse que Walser offrit à sa soeur sous forme manuscrite. C'est la seule oeuvre que Walser ait écrite en dialecte. Elle met en scène le suicide simulé d'un adolescent, le jeune Fritz, qui ne se sent aimé de personne et voudrait reconquérir l'amour de sa mère. Ce récit clé préfigure la création future de Walser, maître des retournements subtils.
Les vingt-quatre épisodes de Félix, dialogues et monologues écrits en 1925, sont issus des microgrammes. Quelques traits d'une psychologie raffinée dépeignent avec humour l'éveil de la personne, sa rouerie distanciatrice dans l'affrontement avec les adultes et l'exercice de ses pouvoirs, les nuances de l'affirmation et de la conscience de soi. Le contenu biographique est évident, de même que dans L'Etang. -
Après un début de carrière fulgurant dans les avant-gardes berlinoises, Robert Walser revient s'installer en 1913 à Bienne, dans sa région natale du Seeland. Il y passera sept ans de dénuement, arpentant en promeneur infatigable ce pays de lacs, montagnes et forêts, y puisant la matière de l'écriture : Seeland, le dernier recueil de cette période, rassemble six nouvelles - au centre desquelles "La Promenade" - interrogeant la condition de l'artiste et sublimant la marche comme une manière d'être au monde et aux mots.
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A Berne, du début des années 1920 jusqu'en 1933, Robert Walser mène une double vie littéraire : il publie proses et poèmes dans les principaux journaux et revues de tout l'espace germanophone ; mais au revers de cette vie publique, à l'insu de tous, il élabore ses textes en toute liberté dans son territoire secret, d'une écriture microscopique, au crayon. Dos d'enveloppes, marges de documents officiels, les supports les plus hétéroclites lui offrent un espace de créativité débridée que la sélection de proses présentée ici invite à découvrir, comme un continent textuel insoupçonné.
Maître des petites proses et poète du quotidien, paradoxal dans son destin comme dans ses textes, Robert Walser (1878-1956) est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. Son oeuvre, célébrée par Franz Kafka, S. Sontag ou W. G. Sebald, ne cesse de fasciner et de gagner de nouveaux lecteurs. -
Ce recueil, qui fait place aussi bien à l'essai qu'à la poésie, met face à face vingt et un textes et les images qui leur correspondent. Des pages d'époques, de longueur et de genres différents, qui déploient toute la gamme d'un styliste virtuose : poèmes, proses, caprices, petite scène dramatique, critique d'art, compte-rendu d'exposition... avec pour dénominateur commun, la peinture. Walser y exprime toute la saveur des peintures galantes de Fragonard, fait bruisser de vie les images d'un album d'Anker ; converse avec l'Olympia de Manet, révèle des détails inattendus de La Vénus du Titien, rehausse le mordant des miniatures de Daumier... Voici un itinéraire dans la galerie intérieure de Robert Walser, à la découverte d'une sensibilité perçante, chaloupée et délicieusement espiègle.
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Retrouvé dans les manuscrits difficilement déchiffrables (les «microgrammes») laissés par l'auteur, ce «roman» écrit en quelques semaines pendant l'été 1925 résume tout l'art et toute la personnalité de Walser. Le «brigand» qui en est le héros n'est autre que l'auteur lui-même, ce marginal inoffensif sévèrement jugé par la société, et qu'un narrateur faussement naïf tente de voir de l'extérieur.
Les amateurs de ses autres romans adoreront ce roman qui refuse d'en être un, et qui est sans doute la plus belle réussite de Robert Walser.
Grand format CHF 14.20Indisponible
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La rose se compose d'une quarantaine de courtes proses, prenant la forme de récits, monologues, portraits, dialogues ou petits essais. Que les héros s'appellent Wladimir, Perceval ou Fridolin, qu'ils soient des amoureux tranquillement transis ou de capricieuses jeunes filles, des personnages de la littérature ou bien des enfants, ou encore des animaux, ces croquis tendres et narquois sont autant d'autoportraits de l'artiste, qui fait devant ses miroirs brisés une dernière promenade. Ils révèlent aussi ce regard propre à Walser, regard distancié porté sur le monde alentour, mais d'une acuité tendre, animée de sollicitude, de sympathie pour les petites gens, pour le quotidien. Pour Robert Walser, La rose est «le plus indocile et le plus jeune» de ses livres, où il y aurait à la fois «beaucoup à comprendre et à pardonner». Il s'agit surtout du dernier livre publié de son vivant, trente ans avant sa mort... il prend donc une singulière valeur, à la fois testament, certainement le plus fin et le plus littéraire de l'auteur de L'Institut Benjamenta, et témoignage de celui qui, de son vivant, a provoqué l'admiration de Musil, Stefan Zweig, Max Brod, Hermann Hesse, Walter Benjamin et bien d'autres.
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Blanche-Neige est l'un des écrits décisifs de cet écrivain suisse (né en 1878 à Bienne et mort en 1956 près de l'établissement psychiatrique d'Herisau), comme le souligne Walter Benjamin, dès 1929 :
« (.) Blanche-Neige, l'une des oeuvres les plus profondément significatives de la poésie récente. Elle suffit à elle seule à faire comprendre pourquoi cet écrivain, apparemment le plus fantaisiste de tous, fut un auteur de prédilection pour l'inflexible Kafka. » « Cendrillon et Blanche-Neige, écrit l'auteur à l'éditeur Ernst Rowoht, sont entièrement Poésie.Elles visent le style et la beauté ; l'essentiel dans ce cas est le plaisir qu'on prend au livre. Elles sont accordées pour la parole et la langue, pour la mesure et le plaisir du rythme. » Mais alors, que reste-t-il du conte éponyme ?
« C'est un mensonge noir et fou, dur à entendre, bon à faire peur aux enfants. Va-t'en mensonge ! » répond Blanche-Neige.
Soit, mais pas seulement, car la Blanche-Neige des Grimm sert de prologue implicite à cette oeuvre poétique-dramatique où tout se joue une fois « qu'ils furent heureux » entre une Belle-mère équivoque et bien vivante, un chasseur viril et un prince fuyant.
[Indépendamment d'une chronologie de la vie de Robert Walser sont données en lectures subsidiaires dans le dossier complémentaire, établi par Fabienne Raphoz-Fillaudeau, quatre variantes du conte (bretonne, celte, roumaine et espagnole]
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Cette soixantaine de textes, dont la moitié pour la première fois en français, donnent à entendre les réflexions lucides et subtiles de Robert Walser sur l'art musical.
Envolées lyriques pour la Flûte enchantée de Mozart ou ironie acérée face aux mondanités des auditeurs et poses affectées des musiciens, le poète s'attache à toutes les mélodies.
Mais ce n'est pas une surprise s'il marque sa préférence pour les formes modestes, brèves et les sons du quotidien. Avec la précision qui le caractérise, Walser s'attache à écouter le silence de la neige, les flonflons des cafés ou la petite musique qui accompagne le badinage amoureux. Sa prose elle-même est empreinte de musicalité, tressautant tantôt gaiement d'un sujet à l'autre, tantôt entonnant des lamentos aux accents plus graves.
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En 1909, à Berlin, alors que ses romans valent à Robert Walser un début de gloire, son éditeur Bruno Cassirer fait paraître un recueil de poèmes illustrés d'eaux-fortes du peintre Karl Walser, frère de l'auteur.
Ces poèmes, écrits dix ans auparavant, sont pour certains les premiers textes de Walser à avoir été publiés, en 1898, dans les pages du quotidien bernois Der Bund. Première dans l'oeuvre, cette poésie d'un jeune homme de vingt ans a déjà l'intensité musicale, l'inimitable tonalité de ferveur douloureuse et espiègle qui caractérise Walser. Cent ans après leur publication, il était temps de donner à lire ces poèmes au lecteur de langue française, dans une édition bilingue.
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«Un beau matin, un jeune homme... : ainsi commencent deux des trois romans de Robert Walser, tous trois écrits en quelques semaines en 1907-1909, tous trois largement autobiographiques et tous trois fidèles à la tradition classique du roman d'éducation allemand... à laquelle l'auteur ne peut plus croire ! Le commis et son unique année d'apprentissage sont particulièrement révélateurs de cette impossible fidélité : ce jeune homme n'aboutit ni à l'intégration sociale ni à la maturité spirituelle voulues par les lois du genre. En revanche, le constat de cette impossibilité même est dressé avec une tranquillité implacable, et dans une prose à plat qui a séduit et inquiété les plus grands écrivains du siècle. Cette prose romanesque traduit, jusque dans ses détails les plus déroutants, une situation idéologique dont nous ne sommes pas sortis.» Bernard Lortholary.
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«Kleist, Goethe, Holderlin, Don Juan, Hamlet, Van Gogh, Cézanne, ou tels protagonistes d'un opéra de Mozart. Toutes ces figures, énigmatiques ou complexes, Robert Walser les évoque, dans des proses courtes, poétiques, légères, graves, à sa manière inimitable, tour à tour pénétrante et allusive. Le voici désormais pourvu de toutes ces identités, successives ou simultanées. Mais les autres ou lui-même, quelle différence? Et pourquoi ne pas regarder sa propre personne comme s'il s'agissait d'une quelconque créature mythique? Promenade et écriture, ici, sont la même démarche entre les lignes et les chaussées incertaines de la vie. Une démarche, on le sait, étonnamment illusoire.»Jean-Claude Schneider.
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Les brèves scènes dramatiques qui ont marqué les débuts et la fin de la carrière de robert walser (1878-1956), retrouvées, pour certaines, dans les célèbres microgrammes, sont à lire autant qu'à jouer.
Comme un mobile, le moindre souffle suffit à faire bouger le délicat filigrane de ces dialogues. tout walser est là, dans cette théâtralité du langage, dans cette rhétorique précise, tour à tour grandiloquente et joyeusement contradictoire, et surtout, dans ces duels acérés entre des personnages assujettis à des rapports de force subtils et impitoyables.
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Robert walser est un poète à découvrir.
Il publie ses premiers poèmes, âgé de vingt ans à peine, dans les plus prestigieuses revues de son temps, puis revient assidûment à la poésie dans les années bernoises, qui précèdent son silence définitif en 1933. publiés jusqu'à prague ou à berlin pour certains, restés esquissés dans le territoire secret des microgrammes pour d'autres, ces poèmes tardifs vibrent d'une liberté et d'une audace à la fois souriante, fragile et souveraine.
Voici, en cinquante poèmes, une première approche d'une oeuvre poétique tout en contrastes : autant de textes qui émeuvent et amusent, surprennent, déroutent, envoûtent.
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La correspondance de Robert Walser couvre toute sa vie : de l'adolescence aux années de son internement à Herisau. Elle donne donc un aperçu de ses déménagements, de ses lectures et de ses déplacements, des années de guerre et de mobilisation en 1914-1918 et de sa vie quotidienne, et surtout de son travail, de ses hautes exigences éditoriales, de son héroïque combat d'écrivain de tous les instants.
Le volume propose un choix de quelque 250 lettres de Walser à ses principaux interlocuteurs (une trentaine au total) : sa soeur Fanny, divers rédacteurs de « feuilletons », éditeurs, directeurs de revues (Max Brod, Max Rychner, Christian Morgenstern) et de rares collègues (Hermann Hesse, Carl Seelig). Deux tiers des lettres sont adressées à deux femmes : Frieda Mermet surtout, figure maternelle, amie, confidente, et la jeune Therese Breitbach. Seules de très rares réponses ont été conservées Les confidences y sont rares, et la plupart du temps, déguisées, à la façon des petites proses. En effet, les lettres mettent en oeuvre tous les registres de langue, familière et raffinée, joueuse, polémique et provocatrice, formulations commerciales, politesses et courtoisies, dialecte alémanique, et même. trois lettres en français.
Un index, des fac-similés et des notes complètent le volume, présenté par Peter Utz et Marion Graf, qui en est la traductrice.
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Minimaliste avant la lettre ou plutôt - comme disait de lui Stefan Zweig - «miniaturiste par excellence», Robert Walser est un maître de la forme brève. Il a publié des centaines de textes courts, mais le présent recueil, datant de 1914, est du très petit nombre qu'il a composés lui-même. Son indolente vivacité, sa mélancolie narquoise, son charme modeste et poignant ont ici toute la densité littéraire qui, depuis un siècle, suscite l'admiration des plus grands écrivains et l'attachement de lecteurs inconditionnels.