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christian mouze
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Cette rare nouvelle de Bounine, quasiment introuvable, Les songes de Tchang, datée d'octobre 1916 fait suite à La Barque à Un monsieur de San Francisco (1915). « Chaque être est digne d'attention... », ce sera ici Tchang, vieil ivrogne chien somnolant, compagnon canin du capitaine qui lui sert sa vodka, avec lequel six années durant « il lia sa vie terrestre ». « Six années enfin, c'est beaucoup ou peu ? », c'est le temps de vieillir ensemble, sans plus voyager, sur terre et non plus sur mer, dans le plus grand dénuement, avant d'avoir à finir ses jours. Ce sera « désormais avec les yeux de la mémoire » que Tchang verra le capitaine, c'est que même, se retrouvant avec son nouveau maître, le peintre ami du capitaine installé dans « un galetas de plus, mais plus chaud, parfumé de l'odeur du cigare, couvert de beaux tapis, garni de vieux meubles, d'immenses tableaux et de précieux brocarts... », il ne l'aura pas quitté. Demain, quel demain ? En cette vie, dormir est un passe-temps. Autant se rendormir. Voici alors que le rêve de Tchang nous est conté, débutant sur le pont d'un bateau, « sur un large fleuve de Chine »...
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Sont réunis dans ce volume :
- Pierre en version complète - bilingue - de la première édition (1913) ;
- Pierre du matin (préface d'Odile des Fontenelles) ;
- Le Matin de l'Acméisme - Traduction inédite de Christian Mouze ;
- 20 linogravures originales de Zaven Paré. -
Initialement paru en 1928, ce présent recueil d'Ossip Mandelstam réunit une série d'essais parus en revue, écrits entre 1910 et 1923. Ils sont, comme l'indique Mandelstam, liés par une même pensée... ajoutons : de la poésie. À leur parution, ces textes avaient subi l'influence de la censure, le premier jet a été ici rétabli.
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Ce quatrième ouvrage à La Barque d'Ossip Mandelstam traduit par Christian Mouze démontrera de lui-même l'amitié entre un auteur et son traducteur. Et c'est bien une chance pour le lecteur qui le découvrira puisque lui aussi se retrouvera en amitié avec le grand Mandelstam. Lui-même en amitié avec Dante. Le ton y est juste, rigoureux et audacieux tel Mandelstam lui-même.
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Ce livre réunit pour la première fois le Voyage en Arménie (lui-même constitué de huit textes - huit tels les octaèdres des monastères d'Arménie) et les « Poèmes d'Arménie », comprenant ici le poème « du retour » où Mandelstam, lucide, sait la fin approcher, avec l'ascension du « Montagnard du Kremlin », alias Chapouk in « Alaguez », texte par lequel se termine précisément le Voyage. L'Arménie dont il rêvait, ultime sursis qui aura duré de printemps à automne 1930, est un grand souffle ô combien partagé. C'est l'amitié des hommes ; le jeu des enfants ; « un morceau de calcaire poreux, tenant sa forme de quelque boîte crânienne » respectueusement enveloppé dans un mouchoir ; c'est « le culte rendu par les nuages à l'Ararat » ; c'est l'art et la science ou « la vie savante et la vie de gagne-pain de tous les jours » réunis ; c'est la découverte d'une langue aux sonorités interdites - c'est la vie du poème à nouveau possible.
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Ces poèmes écrits entre 1914 et 1918 évoquent l'amour perdu et la tristesse de la séparation.
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Poèmes en prose et autres poèmes inédits
Ivan Tourguéniev
- Maurice Nadeau
- 21 Novembre 2018
- 9782862312750
Cette édition rassemble, pour la première fois en français et en un seul volume, l'intégralité des Poèmes en prose divisés par Tourguéniev en deux séries : Senilia et Nouveaux poèmes en prose. Avec le titre de chaque poème est indiqué le nom de la série à laquelle il appartient, ainsi que son rang voulu par l'auteur. Sont ajoutés : La caille, dernier récit de Tourguéniev, et quelques pièces en vers écrites à travers sa vie de prosateur.
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édition bilingue / inédit
Ce livre inédit en français, "La Course du temps", est une anthologie pensée et composée par Anna Akhmatova elle-même. Soit un montage de plus de cent poèmes, de 1924 à 1964, qui se veulent les témoins d'une vie de femme et de poète : la sienne.
L'histoire de cette anthologie est complexe : Akhmatova tenta de la faire publier à plusieurs
reprises à partir de 1962, chaque fois dans une version différente, mais chacune fut refusée. Toutefois, une version tout autre imposée par l'éditeur parut en 1965. Quant à ce livre ici proposé, il correspond à une première version non censurée à laquelle Akhmatova avait songé, établie en 2000 par les éditions Ellis Lak.
Parmi nombre de souvenirs (notamment celui de la jeune femme qu'elle fut et qu'elle n'est plus), elle évoque des événements douloureux tout aussi personnels qu'historiques (l'emprisonnement de son fils, la mort par fusillade en 1921 du poète Nikolaï Goumilev dont elle fut l'épouse, la révolution d'Octobre 1917, le goulag, la Seconde Guerre
mondiale durant laquelle elle est évacuée, comme plusieurs centaines de milliers de familles, à Tachkent en Ouzbékistan, se rapprochant ainsi de l'Asie dont les « yeux de lynx », écrit-elle dans son poème « Pages de Tachkent », « ont décelé je ne sais quoi en moi »), et s'adresse à d'autres poètes comme elle importants avec lesquels elle converse
et partage le destin tragique, et auxquels pour la plupart, s'agissant de ses contemporains,
elle seule a survécu : Ossip Mandelstam, Marina Tsvetaeva (son « double », sa soeur poétique) qu'elle appelle, signe de connivence, par son prénom ; sans oublier Boris Pasternak ou encore le jeune Joseph Brodsky qu'elle découvrit très tôt, ainsi que
le poète Innokenti Annenski (« Le Maître ») et Pouchkine dont elle est « L'héritière ». -
À l'instar de Henri Michaux et Ramuz, Christian Mouze interroge sur l'étrangeté au monde provoquée par un bras cassé. D'un événement très physique naissent des réflexions métaphysiques.