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colm tóibin
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En 1895, à Londres, Henry James présente sa pièce Guy Domville. C'est un échec retentissant. Blessé, il se réfugie en Irlande. L'histoire racontée ici commence le jour de ce fiasco et explore les cinq années qui ont suivi, vouées à l'art, durant lesquelles James a écrit ses derniers chefs-d'oeuvre. Mais à quel prix ? Le procès d'Oscar Wilde, la mort de sa soeur et, surtout, le suicide de son amie, la romancière Constance Fenimore, lui rappellent avec cruauté l'aridité de sa vie privée et son incapacité à aimer, hormis ses personnages.
Biographie littéraire audacieuse, bouleversant hommage au grand écrivain, Le Maître est aussi un roman qui s'interroge sur les conflits entre création et vie quotidienne.
Colm Tóibin ne prétend pas lever le mystère de James, mais au contraire le suivre, et même l'approuver, dans l'étrange voyage d'une existence vécue pour écrire. Josyane Savigneau, Le Monde des livres.
Prix du meilleur livre étranger l Prix littéraire international IMPAC de Dublin.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson. -
Enniscorthy, Irlande, années 1950. Comme de nombreuses jeunes femmes de son âge, Eilis Lacey ne parvient pas à trouver du travail. Par l'entremise d'un prêtre, on lui propose un emploi en Amérique, à Brooklyn. Poussée par sa famille, Eilis s'exile à contre-coeur. D'abord submergée par le mal du pays, elle goûte ensuite, loin du regard de ceux qui la connaissent depuis toujours, une sensation de liberté proche du bonheur. Puis un drame familial l'oblige à retraverser l'Atlantique. Une fois de retour au pays, Brooklyn se voile de l'irréalité des rêves. Eilis ne sait plus à quel monde elle appartient, quel homme elle aime, quelle vie elle souhaite. Elle voudrait ne pas devoir choisir, ne pas devoir trahir.
Un tableau magistral et sensible du Brooklyn des années 1950. Un roman qu'on lit d'une traite, sur l'exil, l'identité, la rupture avec une communauté. Josyane Savigneau, Le Monde des livres.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson. -
Un prix Nobel de littérature, un destin familial dramatique et la traversée de toutes les tragédies de la première moitié du siècle dernier : la vie de Thomas Mann, racontée de l'intérieur par Colm Tóibin, se mue en une véritable fresque. Grâce à son épouse, la fascinante Katia Pringsheim, l'écrivain construit patiemment une oeuvre protéiforme et mène une existence en apparence confortable, qui le protège de ses démons. Mais pour ses enfants, il restera à jamais ce chef distant d'une famille où l'on ne sait pas très bien comment s'aimer. Christopher Isherwood, Alma Mahler, Franklin Delano Roosevelt joueront un rôle dans la mue du grand bourgeois conservateur en intellectuel engagé face à la montée du nazisme, qui connaîtra l'épreuve de l'exil. Tóibin évoque ici les élans intimes d'un homme seul en quête d'un bonheur impossible, d'un génie qu'on appelait Le Magicien.
Une longue vie d'écriture, d'engagements politiques et de secrets restitués avec brio. Un tour de force qui laisse entrevoir que « le magicien » n'est pas toujours celui que l'on croit. Olivia Mauriac, Madame Figaro.
Un hommage lucide et passionnant qui éclaire ce paradoxe de la modernité mannienne : opposer toujours l'ambiguïté aux certitudes et aux identités. Nicolas Weill, Le Monde des livres.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson.
Prix David Cohen for Literature / Prix Folio -
Une inoubliable passion amoureuse, après le chef-d'oeuvre du Magicien, par un des maîtres de la fiction contemporaine.
Tout bascule lorsqu'un inconnu à l'accent irlandais frappe à la porte d'Eilis Lacey. Après vingt ans de mariage, Tony et elle profitent du confort offert par les années 1970 aux familles américaines. Installés à Long Island, ils ont deux enfants, bientôt adultes, et mènent une vie tranquille où les seuls tracas proviennent de l'oppressante belle-famille italienne d'Eilis. Mais en apprenant au seuil de sa maison que Tony l'a trompée et qu'une autre femme attend un enfant de lui, ce bonheur patiemment construit vole en éclats.
Sans promesse de retour, elle part en Irlande, à Enniscorthy. Rien n'a changé dans sa ville natale, ce monde clos où, de générations en générations, tout se sait sur tout le monde. Alors qu'il a repris le pub familial, même Jim Farrell est resté tel qu'il était vingt ans plus tôt, pendant l'été qu'Eilis et lui avaient passé ensemble, bien qu'elle fût déjà secrètement fiancée à Tony. La blessure du départ d'Eilis est toujours vive mais son retour ravive cet amour de jeunesse - et l'Amérique s'éloigne plus que jamais...
Situé à l'interstice entre deux mondes, Long Island offre des retrouvailles bouleversantes avec Eilis Lacey dont les lecteurs de Brooklyn se souviennent encore. Quinze après la publication de ce best-seller, Colm Tóibin fait la démonstration magistrale de ses talents de romancier avec un inoubliable portrait de femme.
Traduit de l'anglais (Irlande) par Anna Gibson -
Plongez dans la version originale et intégrale du roman Irlandais qui a bouleversé les coeurs et les codes du roman d'apprentissage.
Avec la collection NOT SO CLASSIC, lire en anglais devient un vrai plaisir grâce à : des notes de vocabulaire en marge (en français et en anglais) un dossier complet pour comprendre l'oeuvre, ses personnages, ses grands thèmes et son contexte des quiz pour mémoriser l'essentiel, de façon ludique des activités pour progresser en anglais, grâce au texte d'un auteur d'exception -
Une réécriture de la tragédie des Atrides.
Après le sacrifice de sa fille, une mère fomente la mise à mort de l'assassin. Enragée, elle crie sa joie de venger son enfant. Puis son fils est enlevé et passe des années en exil où, dans un douloureux monologue intérieur, il revit le meurtre de sa soeur. Au foyer, il ne reste qu'une fille, obsédée jusqu'à la folie par la place démesurée qu'occupent les disparus dans le coeur de leur mère.
Clytemnestre, Oreste, Électre. Ils mêlent leurs voix en un choeur tragique pour raconter ce drame : l'assassinat d'Iphigénie par son père en échange d'une victoire à la guerre.
Dans des paysages sauvages qui rappellent les contrées isolées d'Irlande, Colm Tóibin donne aux héros et aux héroïnes du mythe grec une humanité bouleversante, inattendue, qui nous hante longtemps. -
Irlande, fin des années 1960. Nora, qui élève seule ses quatre enfants depuis la mort de son mari, tente de refaire sa vie sous l'oeil critique des habitants de la petite ville où elle vit depuis toujours. Opiniâtre et indocile, elle s'affranchit peu à peu des cancans et s'autorise de menues libertés : prendre des cours de chant, s'acheter une chaîne stéréo... La profondeur des émotions que soulève en elle la musique s'accorde au réveil de sa sensibilité et de sa personnalité.
Le récit de la renaissance de Nora dans une société irlandaise en pleine mutation est magistralement servi par une prose musicale, délicate et nuancée : " Ce sont les phrases renfermant de l'émotion qui m'intéressent, dit Colm Tóibin. À travers le rythme, il faut contenir l'émotion, la relâcher, la contenir, la relâcher. " Et derrière le portrait de Nora, c'est la vérité de sa mère qu'il tente d'atteindre. Il lui a fallu plus d'une décennie pour terminer ce livre, trop intimidant, trop personnel.
" Aujourd'hui, peu de romanciers ont le courage, comme Tóibin, de montrer la vie telle qu'elle est plutôt que comme la voudrait l'art, et ce en nous émouvant profondément. " John Banville -
Lassée par les rapports conflictuels qu'elle entretient avec sa mère, Helen a coupé les ponts. Mais son patient échafaudage de mise à distance est balayé d'un coup. Son frère, Declan, atteint d'une maladie incurable, souhaite qu'elle annonce la nouvelle à leur mère. Pire encore, il veut se retirer quelques jours avec elles dans la maison de famille. Deux amis, qui ne quittent pas son chevet, seront du voyage.De la rencontre improbable de ces personnages, Tóibin tire un huis clos à la fois bouleversant et teinté d'humour. Il y a d'un côté le clan douloureux des femmes et de l'autre le clan drôle et tendre des hommes, Declan se trouvant à l'intersection.Du gris ardoise au gris-vert, à l'image de ces paysages du comté de Wexford, cette chronique d'une mort annoncée se déploie de retournements d'alliances en affinités inattendues avec une émotion incomparable.
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Chaque été, le juge eamon redmond quitte dublin avec sa femme pour la petite ville de cush.
Là oú la mer et le vent semblent avoir le dernier mot, il vient oublier les hommes, et leurs déchirures entre croyances, justice et engagement. du moins le croit-il. car si certains souvenirs échappent à la mémoire comme s'effondrent sous la poussée des eaux des pans entiers de la falaise, d'autres résistent à l'érosion. a travers la conscience d'un homme, colm toibin explore les vicissitudes du temps, inexorable bâtisseur de destinées.
" dans l'histoire poignante de l'amour d'un vieux magistrat pour sa femme mourante, on retrouve l'infinie miséricorde des chefs-d'oeuvre oú la fuite inéluctable du temps s'accompagne des souvenirs indélébiles de la lutte nationaliste. " anne pons, l'express.
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Frank Auerbach : the charcoal heads
Colm Tóibín, Barnaby Wright
- Paul Holberton
- 1 Mars 2024
- 9781913645595
Accompanying an exhibition at the Courtauld Gallery, London, Frank Auerbach:
The Charcoal Heads presents a remarkable series of hauntingly beautiful largescale drawings by the artist. The catalogue includes a new piece of writing on one of the drawings from critically acclaimed novelist Colm Tóibín.
This catalogue explores one of Frank Auerbach's most remarkable bodies of work - a series of large-scale portrait heads made in charcoal, produced during his early years as a young artist in postwar London. Auerbach (b. 1931) spent months on each drawing, working and reworking them during numerous sessions with his sitters.
This prolonged and vigorous process of creation is evident in the finished drawings, which are richly textured and layered. Auerbach would sometimes even break through the paper and patch it up before carrying on. His heads thus emerge from the darkness of the charcoal with burning vitality, born of an artistic as well as a physical struggle with the medium. The process of repeated creation and destruction, of which these images bear the visible scars, speaks profoundly of their times, as people rebuilt their lives after the ruination and upending of the war.
The exhibition will be the first time Auerbach's extraordinary drawings, made in the 1950s and early 1960s, have been brought together as a comprehensive group. They will be shown together with a selection of paintings he made of the same sitters; for the artist, painting and drawing have always been deeply entwined.
The accompanying catalogue - by Deputy Head of The Courtauld Gallery, Barnaby Wright, and with an essay by one of the greatest contemporary voices in the English language, Colm Tóibín - is the first publication to explore in depth this magnificent series. Tóibín spent several hours one afternoon in front of Auerbach's Self-Portrait (1958), which features on the front cover of the book, looking closely and taking notes.
His essay is an account of his experience and offers new insights into the work and the nature of self-portaiture. -
La mémoire est un piège cruel, une machine à fabriquer de la fiction. Les personnages de ces neuf nouvelles sont saisis dans ce moment " entre deux " où la réalité déchire le tissu des souvenirs. Et la réalité, c'est cela : sans tapage et sans violence, ils ont été bannis du cercle des relations familiales, mis à l'écart de leur propre histoire ; leurs traces ont été gommées ou distordues, leur identité lissée. Sans doute parce qu'ils étaient un peu différents, légèrement rebelles aux bonnes moeurs et aux hypocrisies locales, sensuels et amoureux, prêts à se donner.
Pour ceux qu'ils ont connu dans leur enfance ou qu'ils ont aimé avant de quitter leur pays et d'y revenir, ils sont devenus des fantômes de plus en plus transparents, de plus en plus inexistants. Pourtant, de se voir ainsi proscrits sans pouvoir se défendre, ni Malik, ni Lady Gregory, ni Frances ne souffrent. Au contraire. Tout à coup, c'est comme s'ils braquaient un projecteur sur les incohérences de leurs espoirs et les mensonges de leurs souvenirs. Malik, le jeune Pakistanais exilé à Londres, peut enfin librement aimer un homme ; Frances, l'Irlandaise devenue américaine, se réconcilie avec une des plus belles pages de sa vie amoureuse ; Carme, reniée par ses parents franquistes à cause de ses convictions communistes, sauve de la destruction la vieille demeure familiale où règne encore l'absolue liberté de sa grand-mère... Les neuf protagonistes de ces nouvelles reprennent voluptueusement possession de leur profonde singularité : ils sont seuls, peut-être, mais ils sont désormais pleinement eux-mêmes. Débarrassés d'une famille qui les nie, de vieilles amours mortes depuis longtemps et qu'ils ont voulu garder vivantes, libérés des entraves d'émotions rancies, ils se mettent en marche vers leur avenir.
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Mon fils s'était laissé capturer. Au cours des heures que j'ai passées dans cette maison avec ses disciples, j'ai bien vu que, pour eux, c'était dans l'ordre des choses. Son arrestation faisait partie des étapes nécessaires de la grande délivrance qui surviendrait dans le monde. J'ai failli leur demander si cette délivrance signifiait qu'il ne serait pas crucifié, mais libéré au contraire. Je me suis ravisée. Tous ces gens ne parlaient que par énigmes, et j'ai compris qu'aucune de mes questions ne recevrait de réponse claire. J'étais revenue dans le monde des idiots, des bègues, des contorsionnés et des malcontents.
Ils sont deux à la surveiller, à l'interroger pour lui faire dire ce qu'elle n'a pas vu. Ils dressent de son fils un portrait dans lequel elle ne le reconnaît pas, et veulent bâtir autour de sa crucifixion une légende qu'elle refuse. Seule, elle tente de s'opposer au mythe que les anciens compagnons de son fils sont en train de forger.
" Tóibín est un écrivain merveilleux : sa prose, lyrique et émouvante, est un vrai miracle. "The Observer
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Après Le Maître (Prix du meilleur livre étranger 2005), Colm Tóibín s'impose une fois de plus comme l'une des figures majeures de la littérature anglo-saxonne.
En exhumant de vieux 33-tours, un fils oblige sa mère à se remémorer un passé qu'elle préfère oublier ; dans un pub irlandais, un fils revoit sa mère qui l'a abandonné dix-neuf ans auparavant ; une mère attend la visite de son fils, prêtre accusé de pédophilie...
Les neuf histoires qui composent L'Épaisseur des âmes s attachent à décrire cette relation élémentaire et si singulière entre les mères et leurs fils. Dans ces neuf face-à-face d'une subtilité rare, chacun se livre une bataille cernée de silences et de non-dits, qui modifie fondamentalement leur perception de la vérité. Ces mères et ces fils se sont caché leur vérité intime. Alcoolisme, remords, homosexualité les ont enfermés dans des silences qu'ils ne savent plus rompre... et, alors qu'éclatent la douleur ou la colère, ils passent à côté l'un de l'autre. Un thème commun pour des nouvelles à la portée universelle.
Comme dans Le Maître, le thème central est l'obsession de la dissimulation et l'incommunicabilité entre les êtres. Dans un style délicat au rythme envoûtant, Tóibín explore comme personne l'épaisseur des âmes.