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Editions De L'Aire
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Platon (428-347 av. J.-C.), disciple passionné de Socrate, met en scène dans Le Banquet des perspectives sur l'Eros, le dieu de l'Amour. A la suite d'un concours remporté à Athènes par le dramaturge Agathon, des amis se réunissent chez lui pour fêter son triomphe. Tour à tour, Phèdre, Eryximaque, Aristophane (l'auteur de Nuées), Agathon et Socrate prennent la parole pour faire l'éloge d'Eros. Apologies du Désir qui s'inaugurent dans un essai de dévoilement de cette force qui nous entraîne dans le tumulte du monde. Et dans ce dialogue fulgurant, Socrate affirme qu'Eros est philosophe. Inspiré par le savoir que lui a délivré une femme nommée Diotime, il va démontrer que l'amour du Beau se conjugue avec la beauté du Vrai et que le désir pour les corps n'est que le premier pas vers le rivage de l'inouïe contemplation des Idées. Eros, tenaillé par le manque, est donc cette puissance errante qui meut notre quête d'une plénitude d'autant plus désirée que nous ne la possédons pas... Pétulance d'un banquet où une douce ivresse amène les protagonistes à rêver à haute voix de ce démon qui joint l'humain au divin comme Socrate unit la parole au plaisir de la vérité.
Penser, dit Platon c'est, pour l'âme, s'entretenir en silence avec elle-même. Dix-sept ans après ce banquet qui eut réellement lieu, Socrate fut condamné à mort (399 av. J.-C.) par ses concitoyen qui préférèrent au silence inquiétant de la pensée le bavardage de la rhétorique. Aujourd'hui encore, c'est toujours Socrate qu'on assassine.
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Aline, dix-sept ans, se laisse entraîner dans un amour qui l'arrache à la vie modeste qu'elle mène avec sa mère. Mais Julien, fils de bonne famille, ne tarde pas à se lasser. Lorsqu'elle lui annonce attendre un enfant, il n'a qu'une réponse - « Eh bien, tu n'es qu'une grosse bête ; ça ne me regarde plus » - et noue la tragédie. Inoubliable premier roman, "Aline" a la force et la singularité de l'oeuvre à venir. S'il situe son histoire dans la campagne vaudoise, Ramuz touche déjà à l'universel. Surtout, il bouscule la langue et bouleverse la littérature. La présente édition contient "Adieu à beaucoup de personnages"(1914), qui met un terme au premier pan de l'oeuvre.
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Le Repos du cavalier parut en 1958 à la Bibliothèque des Arts fait partie de ces recueils de prose " construits dans le mouvement d'une errance qui se voulait disposition à percevoir (C.
Jéquier). Avec son exigence de beauté et sa langue épurée, Gustave Roud tire le lecteur vers le haut, là où baigne le silence et l'harmonie. Parmi ceux qui vivent, parmi ceux qui jouent à vivre, les hommes dont on n â que faire, qui ne servent à rien, les inutilisable, attendent à l'écart, une question perpétuellement aux lèvres, qu'ils ont toute la vie pour poser. Les uns attendent la mort comme une réponde ; d'autres, le temps d'un éclair, sentent en eux-mêmes cette réponde confusément s'ébaucher, puis le silence retombe.
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L´histoire de Noé, je l´ai vue, j´ai vu Noé ivre de vin nouveau. L´inlassable pressoir n´arrête pas de faire entendre sa plainte au fond de mon souvenir, accompagnée du monotone crépitement du cran d´arrêt tombant entre les dents de la roue d´engrenage. La bougie brûle et vacille dans l´énorme chandelier de fer forgé et est-on ici au coeur de la Palestine ou sur les bords du Rhône tout près encore de sa source? mais considérez plu s loin vers le sud la mer où il va se jeter. C´est vers elle que s´écoulaient aussi le torrent d´Hébron, les fontaines de Samarie. Où sommes-nous? et en quel temps? j´ai connu tout petit garçon qu´il n´y avait pas de temps, que le temps était une maladie et qu´on ne guérissait que quand on s´était défait de lui.
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Représentée en 467 av j.
-c. , la deuxième tragédie conservée d'eschyle évoque le siège de thèbes par l'ennemi venu d'argos et surtout le destin fratricide des fils d'å'dipe, étéocle et polynice, qui se disputent le trône. trois drames concentriques se jouent dans la pièce qui mêle inextricablement guerre étrangère, guerre des sexes et querelle familiale. la menace des inquiétants guerriers postés aux portes de la ville va peu à peu s'insinuer jusqu'au coeur du palais et étéocle lui-même, bien qu'avisé et sûr de lui, sera atteint par l'épouvante et la division: la malédiction paternelle va le conduire à affronter son propre frère dans un suicide mutuel.
Dans ce dénouement sans horizon, racine voyait le "sujet le plus tragique de l'antiquité".
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Traduit du grec par André Bonnard.
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Akhmatova, Pasternak, Mandelstam, Tsvetaeva, quatre grands poètes de la période d'argent, nés sous le régime tsariste de Nicolas II, ont vécu leur destinée culturelle au milieu de la révolution, à travers les malheurs d'un peuple courageux, les tourments de la faim, les massacres, les tortures, les persécutions. Toujours ils ont su, avec dignité et courage, garder leur parole. Toujours et au-delà des obstacles, ils ont transcrit leur vérité, ils ont écrit leur vécu, leur bien-être, leur mal-être et surtout clamer leur humanité. Ce livre n'est pas un ouvrage politique, ni historique. Il ne décrit que des faits, des anecdotes, des péripéties, des aléas de la vie de ces quatre artistes. Le seul et unique but de ce projet d'écriture, fut une grande recherche poétique auprès de ces quatre contemporains et amis. Dans un esprit torturé et harcelé, les quatre ont donné leur âme à la culture russe, à la poésie. Cette rencontre imaginaire au bord de la Volga permet au lecteur de vivre moult scènes de leur réalité et ainsi de saisir émotionnellement toutes les vicissitudes de leur vécu. Quelle beauté, quelle volonté, quelle ardeur, dans leurs souffrances criées à la liberté !
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Il y a quarante ans naissaient les Éditions de l'Aire et pour fêter cet heureux évènement, nous avons demandé à quarante amis d'écrire un texte sur la naissance. Rarement, un livre collectif nous aura procuré autant de plaisir : une aire de liberté où l'on découvrira toutes les facettes du plaisir et du gai savoir en passant d'une naissance d'une abeille à la naissance de la psychanalyse. Bien évidemment, les mères nous ont fait part de leur accouchement, moment où la douleur se confond avec l'émerveillement.
Raphaël Aubert, Alain Bagnoud, Bertrand Baumann, Arthur Billerey, Nicolas Bokov, Xochitl Borel, Anne Bottani-Zuber, Eric Bulliard, Alain Campiotti, Jacques Cesa, Raymond Delley, Philippe Dubath, Jon Ferguson, Françoise Gardiol, Valérie Gilliard, Anaïs Hébrard, Blaise Hofmann, Marie Houriet, Karim Karkeni, Harry Koumrouyan, Pierre Yves Lador, Alphonse Layaz, Isabelle Leymarie, Annik Mahaim, Françoise Matthey, Cyril Méan, Béatrice Monnard, Michel Moret, Damien Murith, Baptiste Naito, Cédric Pignat, Jacques Pilet, Gilbert Pingeon, Anne Pitteloud, Thierry Raboud, Ivan Salamanca, Pierre Smolik, Lolvé Tillmanns, Michel Vogler, Véronique Wild.
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"Carabas" publié en 1971 à Paris et à Lausanne constitue un livre charnière dans son oeuvre. Ecrit à l'âge de trente-six ans, l'âge des grandes conquêtes, Jacques Chessex se libère de l'héritage de ses ainés qui ont influencé son oeuvre de jeunesse. Il en profite pour écrire un autoportrait baroque où l'on sent la rage de vivre et d'écrire. Ne disait-il pas en privé qu'il avait écrit ce livre avec des gants de boxe, ce qui ne l'empêche pas de saluer au passage ses frères d'écriture les Normands Flaubert et Guy de Maupassant et le poète valaisan Maurice Chappaz. "Carabas" est aussi un livre de règlements de comptes mais d'abord un règlement de comptes avec lui-même. Un ouvrage généreux écrit avec fougue et maestria où la lumière oscille entre le noir intense et l'orange de Fra Angelico.
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Passage du poète
Charles-Ferdinand Ramuz
- Editions De L'Aire
- Aire Bleue
- 31 Octobre 2019
- 9782889560523
A travers ce roman particulièrement éclairant sur la condition humaine, C. F. Ramuz s'attaque à l'idéologie communiste et ultralibérale qui dénigrent délibérément la nature de l'homme. Car que va-t-on faire de tous ces hommes disposant de nombreuses heures de temps libre ? Nous allons les cultiver et les distraire, répond le monde moderne. Mais il parle bien de cultiver l'homme, et non de l'homme qui se cultive par lui-même. Cette culture est donc passive et n'a rien de vécue. Elle passe à côté des grands questionnements essentiels. Selon Bastien Veuthey, l'oeuvre de Ramuz est un signal à cette humanité qui n'a jamais autant écrit, qui n'a jamais autant lu, qui n'a jamais été autant cultivée mais qui n'a jamais été si « fausse » Passage du Poète, un roman ambitieux qui unifie la poésie et le sens de la vie en donnant la parole à des gens simple dans un décor magnifique,comme si la beauté et la spiritualité était enfin réconciliée. Passage du Poète a fait l'objet de versions légèrement différentes. En 1929, il a paru sous le titre de Fête des Vignerons. Pour cette édition, nous avons opté pour la version de 1941 parue chez Mermod et revue par l'auteur, et repris les notes de Michel Dentan publiées dans la Bibliothèque romande.
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Magadan ; seul à moto jusqu'au bout de la Sibérie
Kim Hoang
- Editions De L'Aire
- 16 Novembre 2017
- 9782940586585
Je suis parti depuis deux semaines seulement, c'est bien peu de temps. Mais il me semble avoir vécu plus en l'espace de ces quelques jours qu'en une année de ma vie routinière. Je me sens si loin de chez moi. Si loin de l'existence que je menais il y a peu encore. C'est comme si, exilé, j'avais pénétré de nouveaux mondes. Des mondes intérieurs. Tout y est différent : l'environnement, le pays, la langue, le climat, la nourriture, le relief, la végétation, mais plus important encore, mon mode de vie, ma capacité à penser, la foi et le coeur que je mets dans chaque instant. L'intensité qui m'habite. Ce ne sont ni les jours ni les kilomètres qui font la distance. C'est le regard que je porte sur ce qui m'entoure, c'est cette façon de ressentir. Je les avais oubliés, je les redécouvre. C'est tout ce qui fait de moi un être vivant.
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Laissons de côté toute prétention à une « littérature nationale » : c'est à la fois trop et pas assez prétendre. Trop, parce qu'il n'y a de littérature, dite nationale, que quand il y a une langue nationale et que nous n'avons pas de langue à nous ; pas assez, parce qu'il me semble que, ce par quoi nous prétendons alors nous distinguer, ce sont nos simples différences extérieures. On les a si souvent énumérées qu'il serait inutile d'y revenir ici. Qu'on oppose notre régime politique, notre religion ou notre morale à celui ou celles des pays voisins, ce ne voir toujours que l'objet « en soi ». Et notre chemin va dans l'autre sens.
C.-F. Ramuz
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Jacques Chessex (1934 - 2009) est l'auteur d'une oeuvre considérable. Romancier à succès, Prix Goncourt (L'Ogre, 1973), Prix Goncourt de la poésie (Allegria, 2004), Grand prix Jean-Giono (Le Vampire de Ropraz, 2007), il était autant un poète délicat qu'un nouvelliste subtil, un pamphlétaire redoutable qu'un épistolier savoureux. Entre mars 2000 et août 2001, il fut chaque quinzaine chroniqueur pour le newsmagazine de Suisse romande L'Hebdo. Au final, une trentaine de textes personnels, nés du mariage entre l'air du temps et l'intemporalité. D'une vivacité et d'une élégance d'écriture rares, ces chroniques, jamais encore rassemblées pour publication, évoquent son amour de la peinture, du jazz, de la littérature, du cinéma et quelques amitiés fortes. Parce qu'une chronique, « C'est justement le lieu où l'on dit «je» dans le temps qui passe ».
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Souvenirs sur Igor Strawinsky
Charles-Ferdinand Ramuz
- Editions De L'Aire
- Aire Bleue
- 11 Septembre 2018
- 9782940586721
Nous avons lié connaissance devant les choses et par les choses. De nouveau, je ne me souviens plus du tout de ce qui fut l'objet de la conversation: ce dont je me souviens très bien par contre, c'est de cette parfaite entente préliminaire dont le pain et le vin d'ici furent l'occasion. J'ai pu voit tout de suite, par exemple, Strawinsky, que vous aimiez comme moi le pain quand il est bon, le vin quand il est bon, le vin et le pain ensemble, l'un pour l'autre, l'un par l'autre. Ici commence votre personne et du même coup commence votre art : c'est à dire vous tout entier; je me suis acheminé à cette connaissance dite intérieure, par le plus extérieur, le plus terrestre des chemins.
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Prendre le signalement de l'univers ; entre Perse et Iran
Françoise Lieberherr-gardiol
- Editions De L'Aire
- 11 Mars 2020
- 9782889560851
Je rêvais d'Iran depuis longtemps. Une poésie qui colle aux lèvres, des jardins qui figurent le paradis, une civilisation qui brille de beauté. Neuf mille ans de civilisation, carrefour entre Occident et Orient ! Ces récits de voyage racontent la grandeur de Persépolis et le bleu d'Esfahân, les turbulences de Téhéran et les bazars de Chiraz et Yazd, la joyeuseté du piquenique persan et la nature aimable des Iraniens, comme l'anarchie des périphéries urbaines ou les rivages perdus de la Caspienne. Des voyageurs d'antan avaient parcouru la Perse, historiens et pèlerins, marchands ou missionnaires. Hérodote, Xénophon, Marco Polo, Jean Chardin et tant d'autres ont rapporté leurs étonnements et émerveillements. Mais surtout on y découvre la richesse de la civilisation perse précédant l'histoire grecque, la première mondialisation il y a 2500 ans qui unit les peuples dans un vaste empire du Danube à l'Indus, les inventions scientifiques et philosophiques mondiales telles la première Charte des droits humains dite Cylindre de Cyrus, le service postal, l'observatoire astronomique d'Al Tusi, le calendrier solaire d'Omar Khayyam et tant d'autres. En voyageant j'ai traversé l'espace et le temps là où grandeurs passées, petitesses quotidiennes, soubresauts de l'Histoire se croisent et donnent sens à la route du XXIe siècle. Illustrations Raoul Delafontaine & Cyrus Mechkat
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« Les cheveux bouclés d'Aneth en plein dans mon paysage, la vue écrasée par son odeur, j'étais émue à en mourir, émerveillée par sa force vive qui, je le sentis à cet instant comme jamais, résisterait à tout épreuve. Elle avait beau être bâtarde, borgne, trop intelligence ou en salopette, elle pouvait devenir aveugle ou poisson-lune, Aneth résisterait, et avec elle, sa liberté ; il y avait sous sa chevelure feuillue et insoumise tant de poésie désarmante, prête à s'engager et à supporter, prête surtout à aimer. » Un court récit où la tendresse et la poésie revendiquent leur droit de changer nos destinées.
Née en 1987, Xochitl Borel, musicienne et voyageuse anarchiste, publie son premier roman, dans la collection Alcantara.
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Juin 1994. Au Centre de Berlin, près du Kurfürstendamm et de l'église du Souvenir, un square tranquille, presque provincial. Assise sur un des bancs, Marie, vingt-quatre ans, observe un vieil homme qui jette du pain aux moineaux. Elle est venue de Genève, où elle est née, pour le retrouver, le rencontrer pour la première fois. maintenant qu'elle touche au but, elle hésite, manque de courage. Tandis que le face-à-face se prolonge, des voix se croisent dans la tête de Marie: elles lui racontent une histoire dramatique qu'elle n'a pas vécue, celle de sa grand-mère allemande, Beate, celle d'Eva, sa mère, devenue Suisse par son mariage, mais qui n'a jamais pu se libérer du passé. Ces voix lui parlent aussi de son grand-père, ce rescapé de la campagne de Russie qu'Eva a rejeté avec violence: Matthias Berg, le vieil homme aux moineaux.
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Après le Grand Dégel, après la Grande Colère, la Russie a sombré dans le chaos. Aux quatre coins de cet empire livré à l'anarchie, Matilda, Alexeï, Vassili et Zoïa, ont en commun leur volonté de survie, leur grand coeur et leur humour. Lorsqu'un matin d'hiver dans une rue boueuse de la Capitale, une vieille en colère crache contre la porte d'un autobus, elle englue dans sa toile leurs quatre destinées. Une fable au futur proche, dédiée aux cadavres martyrisés, équarris, dépecés puis plastinés, exposés comme 'oeuvres d'art' de Berlin à Tokyo, de Bâle à New York.
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"L'esprit des tempêtes" est l'un des romans les plus représentatifs de Maurice Zermatten. Dans son Journal, il écrit que ce récit se situe entre le réalisme noir et la légende insaisissable. Le héros, Jean- Pierre Gaudin, est non seulement guérisseur, mais il est aussi sorcier et il règne sur les villageois en leur lançant des sorts dont il sera le bénéficiaire. Mais, suite à divers concours de circonstances, il paiera lourdement le forfait de ses impunités et c'est là que la magie de l'écriture Zermatten intervient, que le fantastique embrase le réel : « Quand il fut seul avec Jean-Pierre : - Je vais brûler cette maison du péché. Après la liberté te sera rendue. Mais souviens-toi que tu n'as plus de pouvoir et je veille. L'allumette flamba. Les poutres s'embrasèrent comme de la paille. Une fumée jaune monta. La vallée attentive regardait.»