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Le Port A Jauni
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Ma mère a refusé que quiconque écrive sur nos corps
Amine Hanine, Mustapha Benfodil, Thomas Azuélos
- Le Port A Jauni
- Poemes
- 16 Août 2024
- 9782494753150
"Ma mère a refusé que quiconque écrive sur nos corps" et c'est elle qui écrit : nom, prénom, père, mère, lieu et date de naissance..., pour que les corps ne se dispersent pas, pour que l'humanité demeure.
Lorsque nous entendons ce poème pour la première fois, il résonne avec les périodes sombres de l'espèce humaine. Il demeure et fait son chemin, dans nos corps, comme un cri pour l'humanité, venu de Palestine par la voix de Hanine Amine et de Mustapha Benfodil.
La peinture de Thomas Azuelos explore ce chemin et ce cri : il donne à voir le corps, entre lambeaux et humanité magnifiée, entre horreur et jouissance. -
Un chat dans la cafetière
Raphaële Frier, Agathe Monnier
- Le Port A Jauni
- Poemes
- 6 Septembre 2024
- 9782494753112
"J'ai la nostalgie du pain de ma mère, du café de ma mère, des caresses de ma mère, et l'enfance grandit en moi, jour après jour,et je chéris ma vie, car si je mourrais,j'aurais honte des larme de ma mère" écrit Mahmoud Darwich traduit par Elias Sanbar.
UN CHAT DANS LA CAFETIÈRE a pour point de départ de poème dédié « à ma mère », le thème du café et celui de l'enfance.
Raphaële Frier et Agathe Monnier ont composé un recueil de mémoires sensorielles et d'anecdotes croustillantes en listant leurs propres souvenirs d'enfants, ceux de leurs proches, ceux qu'elles ont lus.
Pour un enfant, le café, c'est tout à la fois : une boisson interdite dans laquelle on a le droit de tremper un canard ; un lieu fascinant réservé aux grands mais où l'on est toléré, sur le zinc ; un jeu de dînette, un geste d'adulte, le moment du réveil où l'odeur emplit la maison, le moment après le repas quand les adultes s'enflamment et se disputent, le moment dans la nuit où mon grand-père se lève et me réveille pour manger ensemble en cachette des gâteaux et de la fouasse...Posez-vous la question, souvenez-vous... Le café, pour vous, quand vous étiez petit.e ?
"Un chat dans la cafetière" est un recueil de poèmes illustrés, particulièrement destinés aux enfants qui n'ont pas le droit de boire du café. Et aux grands que le café fait encore rêver. -
L'homme sans paysage : Battre la campagne
Mo Abbas, Jeanne Macaigne
- Le Port A Jauni
- Poemes
- 4 Octobre 2024
- 9782494753143
Dans son premier recueil de poèmes MACADAM paru en 2020 au Port a jauni, Mo Abbas courait les rues en terrain connu : poète urbain, il est habitué à battre le pavé de Marseille et les rues des villes, avec « une bonne paire de chaussures, un carnet, un crayon et une tortue imaginaire en laisse », selon sa propre expression. Mais quant à battre la campagne... c'est une autre affaire ! Et d'ailleurs, qu'est-ce que la campagne ? La nature ? Un paysage ? Grand lecteur de poésies qui témoignent de la beauté, la pureté, la puissance de la Nature, Mo Abbas raconte ici sa difficulté à entrer dans un flot lyrique quand vient son tour d'écrire sur le sujet. Mo Abbas a grandi et toujours vécu en ville. Une fois dans la nature, il témoigne de son ignorance des mots pour bien nommer ce qui l'entoure, de sa difficulté à sentir ce qu'il lui "faudrait ressentir", à dire un bien-être, une aisance, un épanouissement qu'il ne ressent pas, de son incapacité à savoir, puisqu'il ne sait pas ! Homme sans paysage, Mo Abbas raconte sa quête de Dame nature et finalement bat la campagne à grand renfort de jeux de mots. À l'inverse, l'illustration de Jeanne Macaigne foisonne de détails végétaux et de vie naturelle. Et l'homme, quand il y est présent sous la forme d'un homme-papillon, se fond dans le paysage. Nous aimons ces images en contre-point qui, loin d'illustrer à la lettre les poèmes, témoignent d'un rapport personnel et différent de l'illustratrice au corps et au paysage. Le style de Jeanne Macaigne, très inspiré de l'illustration des années 70 et de l'art naïf , nous paraît particulièrement riche pour battre la campagne, d'image en image. Ce livre n'est donc pas un recueil d'écologie poétique ou de poésie écologique. Il pose la question du point de vue et du ressenti sur les paysages qui nous entourent, il aborde, en substance, la question de la présence au monde, avec humour et truculence.
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Rien à faire, on s'embrouille
Edith Azam, Pauline Barzilaï
- Le Port A Jauni
- 15 Novembre 2024
- 9782494753136
"On s'enfonce dans un corps on ne sait pas si c'est le nôtre. On mélange tout on est le coeur on est les reins les pieds les poumons les artères on est tout un tas d'os mais on ne sait plus trop ce que cela veut dire. On marche en se disant que l'on ne comprend pas. On est là au milieu du tumulte à partir se départir oublier d'où l'on vient on se dit que pour les racines la terre ne suffira pas que c'est plus bas qu'elles nous tiennent. On se ferme les yeux on s'en va au plus loin on s'enfonce dans ce corps que l'on ne connaît pas on mélange tout on est le coeur."
Écrire sur l'écriture, écrire sur le corps, écrire sur le corps en écriture ; faire entendre l'oralité dans l'écrit, faire entendre le cri de la difficulté de vivre, faire entendre le corps qui s'exprime dans l'écrit : voici le projet à l'oeuvre ici. L'écriture d'Edith Azam est magnifique et politique, dramatique et humoristique. Elle se lit et s'entend à tous les âges. Elle s'oralise et s'amplifie à chaque nouvelle lecture. En écho à ces mots, Pauline Barzilaï a peint un cycle. Celui d'une lune. Ou d'un soleil. Ou d'une vie.
Et nous le mettons en page dans un livre qui s'ouvre et se déroule, jusqu'à ce que la courbe de la lune, ou du soleil, ou de la vie, soit entièrement déroulée, ouverte, écrite, dessinée. Finalement ce livre devient une longue bande de poèmes qui se lèvent et se couchent. Rien à faire, on s'embourbe. -
Été 2022, au festival Passeurs d'humanité dans la vallée de la Roya.
Tous les soirs à «L'heure bleue» (l'heure du soleil couchant, où le port a jauni à Marseille), Mo Abbas lit les hai¨kus qu'il a écrits avec les festivaliers durant la journée. La récolte est vraiment merveilleuse, chaque jour plus vaste et poétique. Les gens se répondent d'un jour à l'autre, les thèmes se font écho : la solidarité dans la vallée, la tempête, la montagne puissante, la roche, la trace, le passage, la migration, la solitude, la mort, la joie... On a vu ce livre apparaître, avec une certaine émotion. Parmi les nombreux hai¨kus écrits cet été-là, nous en avons choisi vingt-huit pour peigner la montagne et peindre ses gens. Exceptionnellement, ces poèmes ne sont pas uniquement bilingues franc¸ais-arabe. Ils sont multilingues de la Roya, traduits dans les langues entendues dans la vallée pendant le festival : les langues des villages de Saorge, le saorgien, et de Tende, le tendasque, l'italien car la vallée était italienne jusqu'en 1947, le catalan et l'occitan qui se parlent de l'autre côté de la montagne, mais aussi les langues des migrants et nouveaux arrivants, l'arabe, le turc, l'anglais, l'espagnol. -
"Les yeux Fayoum" est le second livre d'une trilogie consacrée à l'Égypte, au temps qui passe, au voyage et au regard. Le premier, "L'heure égyptienne", a paru en mai 2023.
Les yeux Fayoum fait référence aux "portraits du Fayoum", série de portraits peints sur bois et intégrés aux sarcophages des défunt.es dans l'Égypte romaine, du 1er au 3e siècle après J.C. Ces portraits, aujourd'hui conservés dans nombre de musées, dont le musée du Caire, nous frappent par le réalisme et l'acuité des regards. Puis on ressort du musée, on déambule dans les rues du Caire et à nouveau, les regards s'échangent.
Qui regarde qui, d'hier à aujourd'hui ?
Ce recueil de poèmes nous interroge : les yeux sont comme une fenêtre sur le passé, une trace de la personne, une connexion avec le vivant à travers le temps, nous regardons les morts qui nous regardent. Le temps passe, les yeux demeurent, un sentiment de vertige et d'intemporalité nous étreint. Les gens de l'époque romaine posaient et faisaient peindre leur portrait dans leur jeunesse, de leur vivant, pour laisser la trace d'un visage éternellement beau, un visage sans âge à travers les âges. Aujourd'hui, les portraits du Fayoum sont reproduits sur les murs de maisons égyptiennes par leurs habitants qui, par ces peintures, rendent hommage et se situent dans une filiation, tout en regardant passer les passants. Les passants croisent ces regards de temporalités croisées, puis reprennent la route et traversent des paysages. Les passants posent leur regard sur ces paysages communs que tant d'autres ont traversés. Est-ce qu'on traverse le temps comme les paysages ? Voyager en explorant ce lien entre les lieux et le temps, étirer le temps et l'espace, cela permet-il d'éloigner l'exotisme ?
Les poèmes de Ramona Badescu, les illustrations de Benoît Guillaume témoignent de ces regards, temporalités et des paysages traversés,
Qui regarde qui, d'hier à aujourd'hui ?
Après avoir parcouru les rues de Tétouan au Maroc, "Par hasard", et pris le "BUS 83" à Marseille, le duo Badescu-Guillaume est parti en Égypte à l'invitation du Port a jauni et de l'Institut français du Caire. Ils ont plongé dans "Les yeux Fayoum" comme dans la nuit des temps. Les Égyptiens eux-mêmes ne disent-ils pas eux-mêmes que l'Égypte est Oum ad-dounia (la mère du monde) ? Et que « celui qui boit l'eau du Nil revient toujours vers lui », dans une boucle intemporelle, depuis la nuit des temps, jusqu'à la fin des temps ? -
TOUPIE est un recueil de poèmes en légèreté : toupie comme un enfant qui virevolte et parcourt le monde ; toupie comme un escargot, une robe de princesse ou une étoile filante ; toupie tourne, s'envole, voyage ; toupie matière de bois, pèle la planète plus ronde qu'une pomme ; toupie ronde, point, volute dans l'illustration... La toupie dans tous ses états ! avec beaucoup d'humour et d'imagination pour tous les âges. La traduction de ces poèmes nous a bien donné le tournis ! Car toupie se dit "boulboul" en syrien, ce qui signifie «rossignol» en arabe litte´raire et «zizi» en e´gyptien ! Toupie se dit "naHla" en e´gyptien, ce signifie «abeille» en arabe litte´raire ainsi que dans la plupart des langues arabes parle´es. Toupie se dit "trombia" en marocain, qui vient probablement de l'espagnol, nous rappelle la "tromba" - la «trompette» en italien - et tout ce qui arrive «en trombe» dans les langues latines ! Toupie se dit "khazrouf" en arabe litte´raire, un mot relie´ a` d'autres mots qui e´voquent le bois, les jeux d'enfants et le mouvement. Bref ! La traduction du mot toupie en arabe ne tourne pas rond. Golan Haji a choisi le mot boulboul pour le rythme du mot, pour son lien avec la nature, pour l'e´vocation du chant de l'oiseau. L'édition de ces poèmes est accompagnée d'une version sonore en ligne indiquée par un QR code dans le livre papier, disponible dès sa publication en janvier 2023. Catherine Estrade et Mohamed Alarashi seront les voix de la toupie. La mise en scène sonore jouera avec tous les instruments à vents du cazoo au saxophone, et à percussion du triangle au derboukas. Une attention particulière sera portée au rythme pour accompagner les tours et détours de cette toupie en voyage.
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Les lettres du rêve explorent la racine Ha-L-M, une très jolie racine en arabe ! Qui nous a parue évidente pour ouvrir joyeusement la nouvelle collection "Racines" du Port a jauni. Elle rassemble dans une même famille les mots rêve - holm, apaisement, bonté - hilm, puberté - ihtilâm, papilles gustatives - halama et téton du sein - houlayma. À l'inverse de Layla Zarqa (qui a écrit l'autre titre de cette nouvelle collection, Les Lettres du jardin), Raphaële Frier a aimé l'idée d'explorer le sens de ces mots mis ensemble, creuser le lien qui les unit dans la sensation du corps de l'enfant qui tête, dans le souvenir éveillé du rêve. Kam a choisi de relier le thème du rêve au surréalisme, dont on retrouve l'inspiration dans son graphisme. Dans cette série de mots, il a ressenti un frottement entre sensation de l'enfance et monde des adultes, entre nature et culture, entre ville et campagne. Autour de ces thèmes, il a dessiné une série d'images dont les motifs, les gestes, les couleurs se répondent et se transforment. Les Lettres du rêve est le second titre de cette nouvelle collection (Les lettres de...) inspirée par la structure linguistique des langues sémitiques : en arabe (comme en hébreu), la plupart des mots ont pour origine trois sons, une racine qui se retrouve dans tous les mots d'une même famille. À partir de cette racine se fabriquent des mots selon des schèmes, en rajoutant des lettres avant, après, au milieu, de nouveaux sons. Comme un motif musical autour duquel on brode. Comme une formule qui se complexifie. Parfois, la racine est très claire, très simple : par exemple, la racine K-T-B rassemble dans une même famille tous les noms et verbe liés à l'écriture et l'on voit bien le lien entre un livre - kitâb, un écrivain - kâtib, un bureau - maktab, le destin (ce qui est écrit) - maktoub et le verbe d'écrire - kataba. Mais d'autres fois, on se demande ce qui peut bien avoir fait pousser ces mots dans le même champ, dans la même famille, à partir de la même racine tant leur sens semble à prime écoute éloigné.
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Les lettres de l'éphémère
Georgia Makhlouf, Laurent Corvaisier
- Le Port A Jauni
- Racines
- 1 Mars 2024
- 9782494753051
Nouveau titre de la nouvelle collection Racines autour d'un champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine 3-b-r, qui nourrit les mots 3âbir, éphémère, fugace, passager ; 3oubour, la traversée, le passage, le franchissement ; 3abra, la larme ; 3ibriy, hébreu ; 3ibâra, la phrase, la façon d'exprimer quelque chose, la formulation ; i3tibâr, la considération, le respect. Il est intéressant de voir le mot "hébreu" entouré de tous ces mots de la même famille : la traversée, la larme, le sens de la formule, le respect, l'éphémère. Nous avons confié cette racine éloquente et périlleuse à Georgia Makhlouf, écrivaine libanaise qui a depuis toujours une histoire commune avec la langue arabe, la langue française. Qui vient et vit en partie dans un pays pour lequel les mots éphémère, hébreu, traversée, etc. prennent un sens vaste et particulier du fait de son histoire contemporaine. Qui est en relation avec les livres et l'édition pour enfants depuis ses débuts d'écrivaine, puisqu'elle a participé à la première maison d'édition spécifiquement dédiée aux livres pour enfants, Dar el Fata el Arabi (créée à Beyrouth en 1975), et plus récemment écrit des albums pour les éditions Onboz à Beyrouth, maison de création contemporaine majeure et novatrice. Pour l'illustration, nous avons choisi les peintures sur bois de Laurent Corvaisier : les couleurs suivent la veine du bois, elles traversent des paysages naturellement écrits par la matière, conduisent le sens sans le maîtriser.
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Troisième titre de la nouvelle collection Racines autour d'un autre champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine H-D-D, qui nourrit les mots Houdoud (frontières), Haddad (forgeron), Hadîd (fer), Hidda (amertume), Hidâd (deuil). Où l'on entend que le champ des racines est plus ou moins léger et joyeux... Golan Haji, poète syrien kurde en exil depuis 2012 en France, a travaillé sur la résonance entre ces mots, dans leur sonorité et dans leur sens profond, pour écrire deux poèmes dans une langue arabe contemporaine et magnifique. Mohamad Omran, peintre syrien, a réalisé l'illustration, cadrée dans une peinture de grande taille, faite à la plume et encre en 2013. Des hommes machines font face à des hommes plantes.
Les hommes machines, peints à la verticale, portent des lunettes noires et exhibent de gros sexes. Face à eux, les hommes plantes et arbres, peints à l'horizontale, se défendent avec leurs branches et leur masse protège un corps allongé, le corps d'un homme mort. D'une page à l'autre, on découvre cette peinture par morceaux, on la reconstitue mentalement, grâce aux fils de la racine ! -
Les lettres de la source
Mo Abbas, Amélie Jackowski
- Le Port A Jauni
- Racines
- 6 Octobre 2023
- 9782494753013
Quatrième titre de la nouvelle collection Racines autour d'un autre champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine 3-Y-N, qui nourrit les mots 3ayn (un mot qui a quatre sens pour la même prononciation : 1- source | 2 - oeil | 3 - mauvais oeil ou sort jeté à quelqu'un | 4 - personne notable, pure, de qualité), mou3ayyin (un mot qui a deux sens pour la même prononciation : 1 - losange | 2 - instrument à vent en forme de losange, le rhombe), et ista3âna (implorer le secours). Mo Abbas a fabriqué de petites étiquettes portant les mots. Il les a étalées devant lui, il a joué avec. Deux poèmes en sont sortis : l'un consacré à la blanche Casbah d'Alger, source de vie, paradis perdu. L'autre consacré à l'oeil qui, contrairement à ce qu'il croit, n'a pas tous les droits ! Amélie Jackowski a fabriqué une grammaire de formes pour fabriquer des cartes de jeu : losanges, oeil, ronds, main... L'un dans l'autre, ou inversement, et les mots apparaissent en image.
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Les montagnes sont des femmes, les montagnes sont des hommes, des géants, des monstres, des rythmes, des sons et des chants. Les montagnes sont la pierre, le mer, les nuages et le ciel mélangés. Les montagnes sont un rêve et une idée, violence, douceur, maternité et menace mélangées. Les montagnes sont des contes, les montagnes sont vraies, les montagnes sont le monde entier. Nées de l'imagination d'un fils du Nil et du désert, qui de sa vie n'a jamais vu une seule montagne, celles de ce livre sont purement fantasques et imaginaires. Pourtant les poèmes et le principe du livre relie cette oeuvre à la grande tradition de la poésie arabe du désert : évoquer le monde et la puissance des éléments, raconter l'homme comme un élément parmi les autres, écrire ensemble les rêves, la vie observée, les contes et légendes, enchâsser les récits. Comme pour d'autres livres publiés au Port a jauni (Mes idées folles, Sept vies, Balad), Walid Taher est d'abord parti d'une série de dessins réalisés sans intention narrative. Puis nous avons choisi un fil pour relier ces montagnes entre elles et aux poèmes, aux chants qui les ont précédées.
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Les lettres du vent
Fabienne Swiatly, Pascale Lefèbvre
- Le Port A Jauni
- Racines
- 1 Mars 2024
- 9782494753075
Nouveau titre de la nouvelle collection Racines autour d'un champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine r-ô-H, qui nourrit les mots rîH, le vent, le souffle, l'air ; rôH, l'âme, le souffle vital, l'esprit, ce qui nous conduit à l'exclamation, yâ rôHi ! mon amour ! mais aussi à mirwâHa, l'éventail, le ventilateur, ainsi qu'à râ'iHa, le parfum, le souffle parfumé ou l'air parfumé, aux adjectifs mourîH, apaisant, reposant, confortable, et mourtâH, calme, détendu, reposé, serein, soulagé, on trouve encore dans le même champ ce mot qui à lui seul invite des sens et des traductions multiples, le mot râHa qui signifie tout à la fois, le vin / la paume de la main / le repos, le répit, la paix, le bien-être ou la tranquillité, et enfin les célèbres expressions roH ! Va-t-en ! Dégage ! et son opposé arwaH ! viens là ! arrive ! Vous sentez combien cette racine est inspirante, invitante, et agréablement parfumée ? Nous l'avons confiée à Fabienne Swiatly, car qui a lu son magnifique roman autobiographique « Saïd » devine le lien intime qu'elle entretient avec le monde arabe, la langue arabe, le parfum du passé, le bord de mer et l'absence. Pour l'illustration, nous avons choisi les peintures de Pascale Lefebvre car elles sont libres comme le vent, le souffle de vie, l'âme, et nous apportent dans le même temps repos et apaisement.
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Les lettres du jardin
Layla Zarqa, Clothilde Staës
- Le Port A Jauni
- Racines
- 3 Mars 2023
- 9782919511976
" Les Lettres du jardin " est le premier titre d'une nouvelle collection (Les lettres de...) inspirée par la structure linguistique des langues sémitiques : en arabe (comme en hébreu), la plupart des mots ont pour origine trois sons, une racine qui se retrouve dans tous les mots d'une même famille. À partir de cette racine se fabriquent des mots selon des schèmes, en rajoutant des lettres avant, après, au milieu, de nouveaux sons. Comme un motif musical autour duquel on brode. Comme une formule qui se complexifie. Parfois, la racine est très claire, très simple : par exemple, la racine K-T-B rassemble dans une même famille tous les noms et verbe liés à l'écriture et l'on voit bien le lien entre un livre - kitâb, un écrivain - kâtib, un bureau - maktab, le destin (ce qui est écrit) - maktoub et le verbe d'écrire - kataba. Mais d'autres fois, on se demande ce qui peut bien avoir fait pousser ces mots dans le même champ, dans la même famille, à partir de la même racine tant leur sens semble à prime écoute éloigné. Les lettres du jardin explorent la racine J-N-N, l'une des plus jolies ! Qui nous a parue évidente pour ouvrir joyeusement la collection. Elle rassemble dans une même famille les mots jardin - junayna, paradis - janna, fou - majnoun, djinn ou esprit malin - djinn et le bébé dans la ventre de sa mère - janine. Layla Zarqa s'est emparée des mots de façon très ludique. Son principe d'écriture était de créer des étiquettes pour chaque mot et de les assembler, les combiner, les déplacer à souhait jusqu'à entendre sonner le poème. Clothilde Staës a créé des tampons, des formes en linogravure et comme Layla Zarqa avec les mots, elle joué et cherché le sens de chaque mot en image.
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À force de fréquenter deux chemins parallèles, roubaiyat et haïkus, il nous est apparu évident de les croiser, et dans un grand tissage des genres poétiques, les thoulathiyat sont nées. Elles sont des haïkus ou des tercets, comme l'indique leur nom issu du chiffre thalatha, trois. Elles sont autant de méditation sur la vie, la mort, le temps qui passe, les mots sans frontière. Elles relient le monde arabe à l'Asie, la France au monde arabe, les langues entre elles, elles racontent, en creux, les tissages possibles en poésie. Voici un nouveau terrain de jeu qui réinterprète et on l'espère, revitalise, le champ poétique en bilingue, à la fois hommage aux genres anciens et clin d'oeil humoristique pour une création contemporaine. Après un premier recueil "Thoulathiyat, haïkus arabes" (Le port a jauni, 2021), les auteurs nous proposent des "Thoulathiyat d'automne", poèmes d'escargots, premières glaçures et feuilles mortes...
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"Bois profonds" est un conte. "Il y avait, il y a, si l'on y croit, si l'on se donne la peine d'y croire, bien plus profond que l'oce´an, un bois sans fin..." A` la manie`re des histoires de nos anciens, celle de Raphae¨le Frier explore les peurs et les espoirs de l'enfance, le jeu de se faire peur, en sachant que l'on ne risque rien. Tous les e´le´ments sont la` : le chemin, l'e´paisse fore^t, les branches et les ronces, les craquements, les grognements et les cris. Et a` chaque de´tour de vers, on s'attend a` voir surgir le loup, qui gi^t au fond de nous... "Bois profonds" est un re´cit philosophique. "Jusqu'au moment ou`, jusqu'a` l'endroit qui, pourquoi, comment, on ne sait pas, mais on y est." On sent que la que^te parle de soi. On sent que chaque histoire parle de soi, qu'e^tre lecteur, c'est entrer dans cette exploration de soi. "Bois profonds" est un jeu, un parcours ludique. Dans les ""Bois profonds", on dirait qu'on tire les cartes de sa vie. L'autrice serait-elle cartomancienne ? Est-ce que "Bois profonds" est un pre´cis de me´ditation ou de yoga pour enfants ? On se le demande parfois. "Quelque chose bouge, la` ! Un seigneur te regarde, (...) Immobile, et pourtant tu foules ses pas puissants, tu files entre les grands che^nes, si loin de toi, bien au-dela` de toi". Une chose est certaine, "Bois profonds" est un poe`me et chacun le lit comme il a envie. C'est la proposition faire a` Ame´lie Jackowski par Le port a jauni : entrer graphiquement dans ces "Bois profonds" par le conte, la magie, la cartomancie pour laquelle elle est si doue´e, la philosophie ou la psychologie, mais y pe´ne´trer avec jeu et avec joie ! Et voila` le livre.
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Quand Assam Mohamed est arrivé en France, après un long parcours en provenance du Soudan, il ne parlait pas français. Il a appris grâce à des cours d'alphabétisation avec Elsa Valentin. Lorsqu'il ne savait pas dire le mot en français, il le disait dans sa langue maternelle, l'arabe, et Elsa Valentin notait phonétiquement le mot prononcé avant de chercher à le traduire en français. Tout en lui apprenant les mots qui lui manquait, elle s'est constitué un petit lexique de mots arabes pour apprendre elle aussi. Ainsi, le récit d'enfance d'Assam Mohamed s'est tissé dans les deux langues. C'est comme cela que l'on apprend à parler, par besoin de se raconter et de dire le monde. Pour rendre compte de ce tissage entre le français et arabe, nous avons gardé certains mots arabes au milieu du texte français, et inversement. Cette mise en page invite le lecteur à chercher le mot manquant dans la langue de l'autre. Dans la même page et dans la même couleur, on retrouve la retranscription phonétique de ce mot manquant, dans l'une et l'autre langue. La version sonore, publiée en même temps que le livre, en accès libre et gratuit sur notre site, permettra aussi d'entendre ce tissage entre les deux langues, et de savoir comment le mot se prononce dans la langue que l'on ne lit pas, que l'on ne connaît pas. Par sa forme, ce recueil témoigne du déplacement de soi qu'exige l'apprentissage d'une langue nouvelle très éloignée de sa langue d'origine. Ce que cela provoque de perturbation intérieure, d'enthousiasme parfois, de désespoir et d'inquiétude d'autres fois. L'effort que cela demande. Le courage. Dans le fond, ce texte raconte l'enfance d'Assam Mohamed. Il y a un enfant gardien de troupeau, un père qui veille, une chèvre espiègle, un voisin qui se fâche, un enfant qui grandit, un adulte qui se souvient. Ce long poème est une ode à l'enfance, une mémoire sensorielle que chacun, chacune d'entre nous garde blottie au fond, et que l'on dit mieux dans la langue de son enfance. Elsa Valentin écrit pour les enfants en jouant avec la langue et les langues. Elle revisite parfois les contes traditionnels, comme dans Bou et les 3 zours qu'elle écrit dans un langage mêlant mots d'autres langues, mots inventés, et mots-valises. Par ses cours de français aux demandeurs d'asile et la rédaction de leurs récits de vie pour l'OFPRA, elle poursuit cette réflexion sur les niveaux de langues, les mots justes pour se dire, la langue appropriée pour parler le monde. En ce sens, elle travaille le bilinguisme, voire le plurilinguisme, qui trouvent leur écho dans cette publication du Port a jauni. Pour traduire ces mots en images, nous avons choisi Frédéric Hainaut, qui dessine comme dans un souffle, avec l'énergie et le geste dru, sec, assuré et naïf d'un enfant. Auteur et illustrateur de dessins animés, Frédéric Hainaut se lance aussi dans des séries picturales impulsives, comme la frise que nous avons choisie, où l'on voit tout à la fois la marche, les herbes sèches, la course, le paysage sec, le sauvage.
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Nouvelle édition augmentée d'un petit album carré précédemment publié au Port a jauni, retravaillé pour entrer dans la collection Poèmes qui lui va si bien !
« Une grande clameur s'élève pour le magicien Chahbandour.» Chahbandour s'élance agile et joue un nouveau tour qui toujours séduit son audience et qui commence par Abacadabra ! Ouvrez les yeux, faites un coeur ! Jala, jala ! Abracadabra. Ce magicien n'a pas de chapeau rond d'où sortent des lapins, mais un simple mouchoir d'où surgissent mouches et papillons, ou une boîte d'allumettes qui se transforment en forêt. Le magicien Chahbandour ne fait jamais deux fois le même tour, son public est fasciné alors... « Une grande clameur s'élève pour le magicien Chahbandour. » Et Abracadabra ! le livre recommence dans l'autre sens de lecture et les tours s'enchaînent dans un ordre différent. Peu nous importe que la perruche transformée en autruche apparaisse avant ou après les branches de palmiers... le magicien Chahbandour ne fait jamais deux fois le même tour !
Ce recueil poétique est un palindrome magique, porté par les illustrations de Salah Elmour, riches en motifs colorés et inspirées de l'art mural soudanais. -
Ramona Badescu et Benoît Guillaume se sont mis à l'heure égyptienne alors que le monde entier entrait dans un nouveau confinement, en octobre 2020. Ensemble, l'une écrivant l'autre dessinant aux mêmes endroits aux mêmes moments, ils ont parcouru les quatre voies qui relient le Caire à Alexandrie, les corniches des ces deux grandes villes et leurs rues, étonnamment pleines de vie. Ramona Badescu s'est beaucoup intéressée au temps, au rythme lent, à la couleur du musée rose, à la voix de la chanteuse Najat al-Saghira dont elle découvre le nom, aux passants bras dessus bras dessous, de long en long, de long en large, sur ce bord de Méditerranée, sur ce bord de Nil... Benoît Guillaume s'est beaucoup intéressé aux antennes de télévision, aux marchés et aux gens qui marchent, aux enfants qui se baignent, aux passants charrettes voitures ânes cafés et vitrines entremêlés, entassés...
Le livre est composé en suivant une courbe :
- de dessins colorés à l'extérieur vers des dessins monochromes à l'intérieur ;
- d'Alexandrie au Caire ou inversement, selon de sens de lecture ;
- de la ville à la corniche à l'autoroute à la corniche à la ville ;
- et dans chaque poème revient cette "heure égyptienne", dont la temporalité et la définition se précisent de poème en poème.
"L'heure égyptienne" est le premier livre d'une trilogie, car outre le Caire et Alexandrie, Ramona Badescu et Benoît Guillaume ont gambadé dans le Fayoum et en Haute-Égypte... une autre Égypte reste à découvrir dans deux autres recueils à venir. -
La nuit des figues est une re´flexion sur l'exil et la folie, sur la relation de conse´quence entre la perte de sa langue d'origine, la perte de repe`res culturels et la maladie mentale. Les poe`mes oscillent entre plusieurs espaces, un dehors et un dedans : dedans, la te^te de l'homme fou, sa souffrance et les voix qu'il entend, ses dialogues avec son grand-pe`re, les bruits de la ville, les voix des passants ; dehors, l'ho^pital psychiatrique ou` il est interne´, l'avis me´dical du psychiatre qui conclue que ce patient est "selon nos crite`res habituels, maniaco-de´pressif, mais il se pourrait simplement qu'il soit alge´rien. Nous ne sommes pas anthropologues.Traitement : Haldol." Les poe`mes sont issus d'une pie`ce de the´a^tre, e´crite et mise en sce`ne par Nae´ma Boudoumi en hommage a` son pe`re, immigre´ alge´rien arrive´ en France dans les anne´es 1970, comme tant d'autres appele´s par les dispositifs migratoires franc¸ais. Nous avons e´te´ frappe´s par la puissance poe´tique de l'e´criture de Nae´ma Boudoumi et lui avons propose´ de se´lectionner certains passages de sa pie`ce qui, mis bout a` bout, constituent ce recueil de poe`mes. Sa re´flexion sur les the`mes du langage et de l'identite´, de l'importance des mots pour dire le monde, a conduit l'autrice a` e´crire certains passages de son recueil en arabe. Nous les avons conserve´s en arabe dans le texte franc¸ais. Le lecteur doit aller chercher le mot qui lui manque dans l'autre langue et balayer du regard les deux e´critures pour reconstituer l'entie`rete´ du dialogue. Une fac¸on de de´placer son regard, de perdre le lecteur comme le sont les nouveaux arrivants dans un pays dont ils ne mai^trisent pas la totalite´ de la langue, mais dont ils saisissent seulement des bribes. Une fac¸on aussi de tisser a` l'e´crit le franc¸ais et l'arabe dans un croisement signifiant. Les dessins de Zoe´ Laulanie nous ont frappe´ par leur the´a^tralite´ : leur composition aux perspectives fortes, comme une perception inte´rieure des sce`nes et des espaces. Elle s'est empare´e de la pie`ce de the´a^tre de Nae´ma Boudoumi, puis des neuf poe`mes. Elle a cherche´ en dessins la perception du monde par un homme « fou », la rue, la ville, les gens, l'inte´rieur et l'exte´rieur de son e^tre, la peur et la nuit, les re´miniscences de l'enfance dans un pre´sent d'adulte. Elle nous a propose´ des carnets de dessins entiers, des peintures sur des enveloppes, des frises et, comme pour la pie`ce de the´a^tre, nous avons choisi, taille´, agence´. Voici comment "La nuit des figues", surgie de l'amour pour un pe`re immigre´ alge´rien devenu fou, est devenue un recueil de poèmes.
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Nouvelle e´dition du recueil publie´ au Port a jauni, retravaille´ pour entrer dans la collection Poe`mes qui est sa place e´vidente ! En arabe,«Sauvage» se dit waHch (avec un grand H, a` prononcer dans un grand souffle profond, comme un grand soupir de soulagement), la «solitude» se dit waHcha et «tu me manques» se dit waHHachteni (en parler e´gyptien) ou itwaHachtek (en parler maghre´bin) litte´ralement «tu me renvoies a` ma solitude, tu me rends sauvage». En pensant a` cette association de sens et a` partir des images de Salah Elmour, Layla Zarqa a e´crit un poe`me de fauve, gourmet et sauvage... Ce poe`me est comme un jeu a` plusieurs ressorts : il explore la polyse´mie de cette racine arabe, il associe des verbes culinaires (gou^ter, se remplir sentir, appre´cier, battre, savourer...) a` des mouvements, des sentiments et des sensations physiques, il maintient l'ambiguïte´ d'une peur et d'un de´sir entreme^le´s.
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Poèmes en peluches
Edith Azam, Gaëtan Dorémus, Gaëlle Allart
- Le Port A Jauni
- 19 Mars 2021
- 9782919511761
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Odile Fix vit sur la terre aride du Cantal dans l'Ardèche du Nord. Clothilde Staës vit sur la terre solaire d'Ardèche du Sud. Le port a jauni a proposé une rencontre entre ces deux univers.
Nous avons donné comme proposition d'écriture à Odile Fix le thème de la terre, des matières, du frottement entre les matières, comme dans la poésie du désert dont le poème "Mu'allaqa, un poème suspendu" (Le port a jauni, 2019) se fait l'écho, comme dans "Poèmes de roches et de brumes" (Le port a jauni, 2018). Mais ici, d'autres matières sont en jeu : la pierre et le temps.
Puis nous avons confié le poème à Clothilde Staës avec pour consigne de ne pas lui être fidèle, de travailler sur des masses lumineuses, souples, douces, en écho distancié à l'écriture rugueuse d'Odile Fix. Voici comment est né ce poème, "Pierre d'un jour".